Publié le 21 Sep 2019 - 01:53
IBRAHIMA KANE, ENTREPRENEUR CULTUREL

‘’Ziksen a 100 mille abonnés’’

 

Ibrahima Kane, aka No Name, est le fondateur de Ziksen. Une plateforme de vente de musique en ligne. Il se prononce sur l'impact de la transformation numérique sur l'industrie musicale et présente sa plateforme.

 

Qu’est-ce qui a motivé la création de Ziksen ? 

Ziksen a été mise en place en novembre 2016, mais depuis 2013, nous sommes dans les contenus avec le service de téléchargement, de personnalisation de mobile et puis de service qui est avec l'opérateur. Aujourd'hui, le mode de consommation des contenus a changé. Nous sommes dans un monde digital et je pense que la meilleure manière de distribuer la musique, c'est via ces deux paradigmes : le téléchargement et le streaming. 

Donc, nous répondons à une problématique du marché qui est technologique et technique. Après, il faut voir comment trouver des moyens de créer un écosystème qui soit favorable à la création de revenus de manière conséquente, mais surtout arriver à optimiser l'usage. Parce qu'au final, il faut que les gens puissent savoir consommer, connaitre les plateformes avant l'usage, d'optimiser tous ces outils technologiques et je pense qu'on est dans le bon timing et on l'a fait au bout de trois ou quatre ans, et il faut donc continuer.

Ce qu’on appelle révolution digitale, la considérez-vous comme une véritable révolution ou une crise ?

La révolution digitale, elle sert à la musique. C'est plus une transformation dans la dimension économique. Donc, c'est plus une solution à une évolution du monde, à un moment donné, de l'usage de la musique et de la consommation de la musique de manière générale. C'est de nouveaux métiers, c'est une nouvelle façon de voir l'économie et je pense que c'est quelque chose de bien. Et il y a de véritables atouts. Les apports, c'est aujourd'hui de nouveaux métiers qui sont créés, une manière d'avoir plus de maitrise et de transparence dans le reporting, les statistiques et dans la distribution de ces contenus. C'est aussi la possibilité d'avoir autant d'inter-acteurs et puis de créer des tiroirs de revenus. Je pense qu’y a beaucoup de choses positives et puis surtout c'est une manière d'atteindre directement ces cibles jeunes parce que c'est elles qui vont changer les choses.

Quelle place donnez-vous aux contenus locaux ?

Le contenu local est très important. Il doit être fort, parce que le produit local c'est ce que le marché veut. Vous savez, aujourd'hui, dans tout ce qui est streaming, musique et contenu, c'est la musique religieuse qui est très importante. Dans cette musique religieuse, ce n'est pas du contenu oriental qu’on y trouve. C'est le contenu sénégalais de chanteurs des différentes confréries (tidiane, mourides, khadres, layènes...) C'est le marché. Il y a deux choses qui expliquent cela. La première est qu’il y a que des gens qui aiment et consomment cela. Nous sommes un peuple assez plongé dans la religion. Ainsi, cela va au-delà des frontières confrériques. Un tidiane peut avoir un contenu khadre et vice-versa.  La seconde est liée au fait que la musique a du mal à s’imposer. Finalement, les gens vont aller écouter plus du contenu religieux. 

Quel est l'intérêt, pour un artiste, de collaborer avec vous ?

La nécessité, elle est simple. Elle est celle de la visibilité, parce qu'il faut aller dans les stores. Aujourd'hui, nous sommes des boutiques digitales. Faisant de la distribution digitale donc, quand on a un produit, il faut savoir le vendre. Au niveau local, il faut traiter avec des personnes que nous sommes et puis, en même temps, traiter avec d'autres plateformes, bien sûr. Donc, c'est extrêmement important d'être présent sur ces plateformes. 

Comment se déroule la procédure pour qu'un artiste puisse avoir accès à votre plateforme ?

Pour qu'un artiste puisse vendre sa musique sur la plateforme, il doit d'abord y être. Il faut un contrat qui fixe effectivement le partenariat. Après, nous, en tant que plateforme ou interface, nous avons une logique d'acquisition de client digitale. On va faire de la publicité rentable, c'est-à-dire acquérir des clients. On mixe la communication online et offline et c'est ce qu'on va faire pour pouvoir vendre, permettre aux artistes d'avoir de la visibilité et que les contenus soient consommés.

Mais est-ce que réellement vous parvenez à attirer la population sur vos plateformes ?

On a cent mille abonnés sur Ziksen et ce n'est pas mal. La jeunesse, elle écoute de la musique hip-hop. Vous allez voir sur YouTube le nombre de vues que les artistes font. Donc, il y a effectivement du trafic et je pense qu'on arrive à les intéresser, parce qu’il y a du reversement qui se fait pour les artistes. Il y a une économie derrière. Je pense qu'il faut qu'on accélère davantage, qu'on se tienne la main et qu'on puisse comprendre les enjeux qui y sont. Après, tout est juste une question de confiance. Il faut savoir qu'une plateforme locale peut nous apporter plus qu'une plateforme internationale. Il y a le dilemme de la visibilité. 

Wilé Sadio Diallo 

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