Des habitants de Pikine renouent avec les corvées
Des habitants de plusieurs quartiers des communes d’arrondissement de Guinaw-Rails Sud et Pikine Nord (banlieue de Dakar), sont sortis très tôt lundi matin pour des corvées d'eau devenues nécessaires après une interruption de trois jours dans l’approvisionnement du liquide précieux, a constaté un reporter de l’APS.
"La rupture d’eau pour des raisons de travaux a été certes annoncée, mais après trois jours, nous disons que c’est quand même trop", a soutenu Raby Ndiaye, rencontrée, bassine vide sous le bras, en compagnie de plusieurs voisines, à la recherche d’un point d’eau.
Mme Ndiaye, habitante du quartier Mousdalifa1, dans la commune d’arrondissement de Guinaw-rails Sud, a déploré ces trois jours de rupture qui ont coïncidé avec le ramadan et la forte canicule.
"Nous sommes en période de ramadan, si en plus des délestages intempestifs, nous manquons d’eau, c’est vraiment le comble du malheur", a-t-elle indiqué, espérant un retour rapide à la normale.
Sa voisine, Fatou Ngom, a elle aussi déploré cette situation qui, "malheureusement est tombée en période de ramadan, sous une forte chaleur".
"Il nous faut au moins de l’eau, le courant est certes important, mais l’eau est primordiale. Avec cette forte chaleur en plein ramadan, on ne peut pas manquer d’eau. Et depuis trois jours, c’est comme ça. Nous effectuons des distances pour trouver de l’eau. C’est insupportable", a-t-elle fait savoir.
Seuls quelques robinets fonctionnent encore à Guinaw-rails Sud, dans des maisons situées entre la route nationale et l’autoroute à péage. Ces points d'eau sont naturellement pris d'assaut. Devant les portes de ces maisons, des bassines, des seaux, des bidons se trouvent alignés, en attendant, pour leurs propriétaires, de s'approvisionner en eau.
"C’est une situation très dur. Et puisque nous, nous avons la chance d’avoir de l’eau, nous la partageons avec les autres. Depuis hier, je n’ai pas arrêté de donner de l’eau à ceux qui arrivent ici", a confié Coumba Thiam, dont le robinet fonctionne.
"Je voulais linger depuis hier, mais ma maison est saturée, il y a partout des bassines, des seaux et autres récipients. Je ne peux pas faire mon linge, alors que des gens sont à la recherche de cette eau dont moi je dispose. Non, je dois aider les autres, comme ça demain, si je suis dans le même cas, je n’hésiterai pas à la aller chez les autres", a-t-elle ajouté.
Devant sa maison, plusieurs personnes venues puiser de l’eau discutent de cette longue rupture dans l'approvisionnement de l'eau et ne cessent de la remercier.
"C’est un geste que nous saluons. De nombreuses autres maisons des environs, qui disposent d’eau, ont fermé leurs portes. Et ici, tout le monde est servi. Depuis hier, nous venons puiser de l’eau dans cette maison ou celle d’en face qui elle aussi continue de nous offrir de l’eau", a témoigné Ndèye Diop, accompagnée de sa fille.
Aps