Les putschistes accusés d'exactions par Amnesty
L’ONG Amnesty International demande aux autorités maliennes d'ouvrir des enquêtes sur des "cas de disparitions forcées, d'exécutions extrajudiciaires et de tortures (...) commises par des soldats fidèles à la junte militaire contre des militaires et des policiers impliqués" dans une tentative manquée de contre-coup d’État, le 30 avril.
Selon Amnesty International, « le gouvernement de transition du Mali a failli dans sa tâche de protection des droits humains de ses citoyens et cette absence de droit ne peut pas continuer ». L’ONG demande aux autorités maliennes de mettre un terme à « l'engrenage infernal de violations des droits humains » et d'ouvrir des enquêtes sur « les dizaines de cas de disparitions forcées, d'exécutions extrajudiciaires et de tortures » dont elle a eu connaissance.
Ces exactions ont été « commises par des soldats fidèles à la junte militaire contre des militaires et des policiers impliqués » dans une tentative manquée de contre-coup d’État, le 30 avril, précise Amnesty dans un rapport publié mardi 30 juillet à Paris.
Torture
Des prisonniers (17 officiers et 33 hommes de rang), avec qui des membres d'Amnesty ont pu s'entretenir, ont fait état de la disparition de 21 personnes « après avoir été enlevées de leur cellule dans la nuit du 2 au 3 mai ». Ils ont également décrit « les conditions inhumaines et dégradantes » de leur détention ainsi que les tortures et les sévices sexuels dont ils auraient été victimes. Un policier a ainsi affirmé avoir été contraint avec trois autres prisonniers de se sodomiser mutuellement sous la menace d'être exécutés. Ces prisonniers se trouvent actuellement dans un centre de détention officiel après avoir été détenus au camp militaire de Kati (à 20 kilomètres au nord de Bamako).
« Ils nous ont demandé d'avouer que nous voulions faire un coup d'État. Ils nous ont fait coucher sur le ventre, ils nous ont menotté les mains dans le dos et les ont liées à nos pieds. L'un des militaires a enfoncé un chiffon à l'aide d'un bâton dans nos bouches. On ne pouvait plus parler et encore moins crier. Ils ont éteint des cigarettes sur nos corps et l'un d'eux en a éteint une dans mon oreille gauche », a ainsi raconté un prisonnier selon ses propos rapportés par l'ONG.
JeuneAfrique