Amsatou Sow Sidibé dénonce un manque de volonté politique
Les États africains ont encore des efforts à faire dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Pour cela, les acteurs de ce combat invitent les organisations de la société civile à s’impliquer davantage dans la lutte pour éradiquer le phénomène.
Nos États manquent encore de volonté politique pour faire face au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. C’est pourquoi la société civile est appelée à s’approprier la lutte contre ce fléau qui est devenu l’une des causes les plus endémiques pour nos sociétés. Seule, la société civile peut permettre aux États de trouver une solution à cette menace, selon le ministre conseiller à la Présidence de la République, Amsatou Sow Sidibé qui présidait hier, l’atelier régional de sensibilisation sur “la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme à l’intention des organisations de la société civile“.
Éradiquer le blanchiment et le financement du terrorisme, passera, selon le professeur Amsatou Sow Sidibé, par une volonté politique de l’ensemble des États. “La volonté politique des États à lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme reste encore insuffisante. Sans cette volonté politique, il est impossible d’éradiquer ce fléau qui gangrène nos petits États“, souligne-t-elle. Le Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), qui a organisé cet atelier, afin de mieux sensibiliser les acteurs de la société civile, veut faire de ces derniers des partenaires efficaces pour accompagner les gouvernements à faire face au phénomène. “Le blanchiment de capitaux est un phénomène qu’il faut combattre pour la survie de nos États. Les États sont responsables, mais à eux seuls, ils ne peuvent pas combattre le phénomène. C’est pourquoi la société civile est appelée à jouer pleinement sa partition en exigeant plus de transparence“, ajoute le Pr Sidibé.
“Le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ralentissent le développement économique, menacent la stabilité sociale et politique et provoquent une augmentation du coût des affaires“, informe pour sa part le Directeur général du GIABA, Abdullahi Shehu. Il invite à une large sensibilisation des organisations de la société civile pour leur permettre de diffuser, à la base, des mesures de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et dans la gestion des ressources publiques. Le Dr Femi Felana, avocat, pointe un doigt accusateur aux pays qui perçoivent les biens mal acquis. “C’est bien de dénoncer les auteurs de blanchiment de capitaux, mais, Transparency international devrait stigmatiser la suisse et certains pays qui gardent les avoirs volés par les Africains“, condamne Dr Felana.
ALIOU NGAMBY NDIAYE