Publié le 15 Dec 2020 - 19:06
AYANT SURPRIS SA SŒUR EN TRAIN DE FLIRTER AVEC LA VICTIME

Dans une colère noire, Alioune Dièye tue le petit-ami de sa sœur

 

Alioune Dièye risque la réclusion criminelle à perpétuité. L’homme de 23 ans est accusé d’avoir assassiné le petit-ami de sa sœur, en 2017, à Keur Massar.

 

La colère est le pire ennemi de l’homme. Ce n’est pas Alioune Dièye qui niera cette assertion. Agé de 23 ans, il a comparu, hier, à la barre de la Chambre criminelle de Dakar, pour avoir commis l’irréparable, à cause de sa rage. Il a tué Maguette Kaïré, le petit-ami de sa sœur cadette. Le drame a eu lieu, dans la nuit du 27 avril 2017, à Keur Massar.

Sa sœur, Aïssatou Dièye, lui avait dit qu’elle se rendait chez Maguette Kaïré pour récupérer son argent. Mais elle a duré là-bas. Quand sa mère a demandé après elle, son frère Alioune Dièye a pris l’initiative d’aller la chercher chez la victime. Ayant toqué vainement à la porte, il a escaladé le mur, car sachant que sa sœur se trouvait dans ce domicile. A l’intérieur, la lumière de la chambre de Maguette allumée a attiré son attention. Il a regardé à travers la fenêtre et a vu la victime couchée sur sa sœur qui était à moitié nue.
 
Déterminé à en découdre avec l’homme qui avait réussi à gagner la confiance de sa famille, il est parti chez lui récupérer un bâton et un couteau. Mais sa mère à qui il a expliqué la scène a saisi les armes et lui a promis de régler l’affaire quand il fera jour. Alioune n’a rien voulu entendre. Irrité par cette scène d’étreinte qu’il a vue, il est parti récupérer, à la terrasse, le couteau avec lequel il égorgeait les poulets de chair qu’il élevait. Bravant l’interdit de sa mère qui l’avait confiné dans sa chambre, Alioune Dièye est retourné dans le domicile de Maguette. Cette fois-ci, il a toqué avec violence à la porte. Quand celui-ci a ouvert, sa sœur a pris la tangente et les deux hommes se sont mis à se bagarrer. C’est au cours de cette altercation qu’Alioune a tué Maguette Kaïré, en le poignardant au thorax. Il a, par la suite, abandonné sa victime qui s’est effondrée par terre en lui disant : ‘’Tu n’as récolté que ce que tu mérites.’’
 
Au prétoire, Alioune Dièye, qui est accusé d’assassinat, reconnait avoir donné la mort à Maguette Kaïré. Sur le mobile du crime, il évoque la thèse du viol. A l’en croire, quand il était venu chercher sa sœur, il a entendu celle-ci dire : ‘’Maguette, Bayima’’ (Maguette, laisse-moi). ‘’C’est en regardant à travers la fenêtre que j’ai surpris Maguette sur ma sœur qui était presque nue’’, raconte-t-il. Poursuivant, il dit avoir, dans un premier temps, pris un couteau et un bâton qui ont été confisqués par sa mère. A l’enquête, il avait affirmé avoir passé outre les recommandations de sa génitrice, en allant sur la terrasse récupérer un couteau avant de retourner chez sa victime.
 
Hier, l’accusé a tenu une autre version. D’après lui, en retournant chez Maguette, il n’était pas armé. ‘’Je l’ai poignardé avec son arme. J’ai saisi l’arme quand elle est tombée durant notre bagarre’’, a-t-il dit.
 
Le certificat de genre de mort enfonce l’accusé
 
Malgré les témoignages de sa petite sœur qui a tenté de le disculper hier, à la barre, l’étau s’est resserré sur Alioune, à cause des conclusions du certificat de genre de mort.
 
En effet, Aïssatou a soutenu mordicus que la victime voulait la violer, en la menaçant avec un couteau à pain. Selon elle, c’est avec cette arme que son frère a tué son petit-ami. Mais le médecin légiste a constaté qu’une profonde blessure thoracique a entraîné la mort de Maguette Kaïré. Cette conclusion écarte la nature de l’arme mentionnée par la sœur de l’accusé.
 
Interrogée sur le caractère colérique de l’accusé, Nafissatou Diop, sa mère, a répondu que son fils est calme et doux comme un agneau. Ce, bien que celui-ci ait reconnu devant les magistrats qu’il est incontrôlable quand il est en colère.
 
Au terme des débats, la représentante du ministère public, pour qui l’accusé avait nourri le dessein de tuer Maguette Kaïré, a requis la réclusion criminelle à perpétuité.
 
Réquisitoire sévère pour la défense qui a sollicité la requalification des faits en coups mortels. ‘’C’est un jeune calme, même si, parfois, il peut entrer dans un excès de colère. Il était promis à un bel avenir. La victime l’initiait à la tarikha tidiane. Mon client lui vouait une admiration. Quand il a vu sa petite sœur dans cette situation avec l’homme qu’il vénérait, il a été surpris’’, a plaidé Me Assane Dioma Ndiaye. La robe noire, qui est convaincue que son client mérite une seconde chance, a demandé une application bienveillante de la loi pénale.
 
L’affaire mise en délibéré, le tribunal rendra sa décision le 28 décembre prochain. En attendant d’être élucidé sur son sort, Alioune Dièye retourne à la citadelle du silence où il attend depuis trois ans.
 
AMINATA DIALLO

 

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