Sécurité alimentaire
La Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale maritime et continentale (Caopa), le Collectif international de soutien aux travailleurs de la pêche (ICSF), Low Impact Fishers of Europe, la Coalition pour des accords de pêche équitables (Cape) et Fair Oceans ont rendu publique, mercredi, une déclaration pour annoncer leur non-participation au Sommet sur les système alimentaires (UNFSS).
‘’Nous, les signataires, avons noté avec inquiétude l'intérêt croissant pour l'aquaculture industrielle à grande échelle, du point de vue de la sécurité alimentaire, qui est considérée par beaucoup comme une alternative à la pêche pour nourrir le monde. Certains organisateurs de l'UNFSS encouragent fortement l'expansion de l'aquaculture et la production d'‘aliments bleus’ en Afrique comme solution à la faim et à la malnutrition.
Nous tenons à rappeler que l'aquaculture industrielle ne peut tout simplement pas remplacer la pêche, notamment parce que les chaînes d'approvisionnement mondiales de l'aquaculture industrielle dépendent actuellement de poissons sauvages pour l'alimentation des poissons. En outre, l'aquaculture industrielle est loin de fournir autant d'emplois que le secteur de la pêche artisanale et ne peut être promue comme un moyen de subsistance alternatif viable pour les communautés de pêche’’, défendent ces différentes organisations. Elles estiment que compte tenu de l'importance de la pêche artisanale pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté en Afrique, la participation effective des acteurs de la pêche artisanale à la prise de décision est cruciale et doit être garantie et encouragée de manière transparente.
...’’Nous soulignons également que l'aquaculture industrielle basée sur les farines et huiles de poisson à partir de poissons sauvages, qui produit des poissons d'élevage pour les consommateurs des pays riches, ne fait qu'accroître l'insécurité alimentaire des plus pauvres, en particulier en Afrique de l'Ouest’’, lit-on dans le document. L'augmentation exponentielle des usines de farine et d'huile de poisson en Afrique de l'Ouest, selon les signataires, entraîne une crise de sécurité alimentaire sans précédent dans la région, les femmes transformatrices ayant du mal à accéder au poisson et les pêcheurs perdant leurs moyens de subsistance.
En outre, l'industrie de la farine et d’huile de poisson, ainsi que les industries de l'aquaculture et de l'alimentation animale qui achètent de la farine et de l'huile de poisson, privent les communautés côtières de leur droit à l'alimentation, tout en contribuant à la surexploitation des stocks et à la pollution de l'environnement. De ce fait, les organisations précitées demandent aux gouvernements et à leurs partenaires de développer une approche réellement durable de l’aquaculture, qui ne mette pas en péril l’avenir des communautés côtières et de pêche des continents africain et européen. ‘’Nous appelons à la mise au point d’aliments pour poissons qui ne soient pas dépendants de poissons sauvages frais, ce qui sera nécessaire pour garantir la durabilité des systèmes alimentaires à long terme’’, insistent-elles.