Plus de 400 millions de dollars promis par certains pays développés
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Au Royaume uni depuis dimanche, le ministre de l’Environnement a participé, hier, au dialogue ministériel qui a permis d’obtenir des engagements de l’ordre de 400 millions en faveur des pays les moins avancés.
C’est le temps de l’action. C’est la conviction du ministre de l’Environnement et du Développement durable qui participe depuis dimanche à la COP 26 à Glasgow au Royaume uni. A l’occasion, hier, du Dialogue ministériel consacré au Fonds pour les pays les moins avancés (LDCF) et le Fonds spécial pour le changement climatique (SCCF), il a déclaré : ‘’Il est important de comprendre qu’un dollar investi aujourd'hui pour l'adaptation nous aidera à renforcer la résilience de nos communautés, à lutter contre les impacts négatifs du changement climatique et à construire de meilleurs conditions d’existence pour nos populations, qu'un dollar investi dans 3 ans’’. Ainsi, veut-il souligner que la mobilisation des moyens d’action, c’est maintenant. ‘’Nous ne devons pas la différer à plus tard’’, a-t-il renchéri face à ses homologues.
A ce jour, rappelle le président de la Conférence africaine des ministères en charge de l’Environnement, le LDCF a fourni plus de 40 millions de dollars de subventions directes pour plus de 6 projets et 2 activités habilitantes au Sénégal. Ce financement, justifie-t-il, a catalysé plus de 120 millions de dollars de cofinancement. Et d’ajouter : ‘’Ces projets ont directement renforcé la résilience climatique de plus de 530 000 personnes au Sénégal et amélioré la gestion de plus de 820.000 hectares de terres agricoles. Ils ont également permis d’intégrer la résilience climatique et l'adaptation dans les politiques et les plans de développement’’.
Selon AKS, le soutien du LDCF a donc répondu aux priorités du Sénégal en matière de changement climatique, y compris à travers la promotion des solutions basées sur la nature pour les communautés agropastorales, le financement innovant pour l'adaptation à base communautaire et la gestion des bassins versants. ‘’Sans ce soutien du LCDF à travers ces projets communautaires, a-t-il renchéri, certainement un plus grand nombre de personnes seraient poussées à quitter leur patrie et à migrer vers d'autres pays où de meilleures conditions d’existence s’offriraient à eux. De plus, la production de biens agricoles qui sont à la base de nombreuses chaînes de valeur aurait été moins résiliente, ce qui mettrait en péril la stabilité de l'économie mondiale’’.
A l'issue de cette réunion, informe une note du ministère de l’Environnement, certains pays développés comme l'Allemagne, la Suisse, la France, le Canada, les Pays-Bas, les Usa....ont décidé de dégager une enveloppe de 400 millions de dollars pour venir en aide aux pays les plus vulnérables face au changement climatique. Une décision saluée, selon la note, par le ministre Abdou Karim Sall, par ailleurs président de la conférence des ministres africains de l'Environnement.
Ont souscrit à cet engagement notamment les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne, la Suisse, la France, les Pays Bas…
Par ailleurs, lors du haut segment ministériel, le ministre a insisté sur le caractère urgent de l’action en faveur de l’adaptation climatique. ‘’Cette action en faveur du climat, dit-il, est d’autant plus urgente que les données scientifiques ont montré un retard important dans le déploiement des efforts nécessaires pour atteindre l’objectif de limitation de la hausse de la température du globe. Aujourd’hui, force est de constater que les évènements climatiques extrêmes deviennent de plus en plus récurrentes et dévastatrices. Leur répartition géographique montre qu’ils n’épargnent aucun continent, aucun pays’’.
Le Sénégal, fait-il remarquer, a fait le choix de renforcer sa trajectoire de développement sobre en carbone et résiliente aux changements climatiques et mettant en avant le mix énergétique avec le déploiement à grande échelle des énergies renouvelables, ainsi que l’utilisation optimale du gaz naturel à la place du charbon, tel que décliné dans notre CDN. ‘’Actuellement, souligne AKS, la part des énergies renouvelables dans notre mix énergétique est de 30%, dépassant ainsi de très loin les prévisions. Cette nouvelle dynamique requiert un transfert de technologie pour accompagner la promotion des énergies propres. Or, nous constatons pour le regretter que le mécanisme que nous avons mis en place pour accompagner le transfert de technologie est limité, à cause notamment de ses ressources financières encore insuffisantes’’.
MOR AMAR