Pour le respect des droits des prisonniers
Pour une meilleure prise en charge des droits des détenus, l'Administration pénitentiaire, en partenariat avec Amnesty International/Sénégal, tient un atelier de formation sur le cadre juridique. Cette initiative permettra aux ayants droit de mieux s'acquitter de leurs obligations sur le plan juridictionnel vis-à-vis des prisonniers.
Depuis hier, des agents de l’Administration pénitentiaire sont en atelier de formation. Cette rencontre est une initiative de l’Administration pénitentiaire accompagnée par Amnesty International/Sénégal. D’ailleurs, c’est le premier représentant d’Amnesty International/Sénégal, Seydi Gassama, qui a présidé l’ouverture du séminaire. Ce dernier se veut le cadre idéal pour outiller des agents du milieu carcéral sur les questions de droits nécessaires pour une meilleure gestion juridique des détenus.
Ce séminaire marque, selon M. Gassama, "l'aboutissement d'un partenariat qui ne date pas d'aujourd'hui". Il est également convaincu que ce programme permettra un "renforcement de capacités juridiques".
Toutefois, le patron d'Amnesty Sénégal a déploré les conditions de travail parfois très difficiles de l'Administration pénitentiaire. "Malgré les budgets mis en place, les problèmes qui transcendent même uniquement la question des droits de détenus, demeurent têtus", s'indigne la voix d'Amnesty International en terre sénégalaise. Il a évoqué les longues détentions provisoires aussi qui, selon lui, sont des causes du mécontentement des détenus le plus souvent.
Pour trouver une solution efficace à ce phénomène, il préconise davantage de magistrats et de cabinets d'instruction.
La torture, également, a été fustigée par le directeur d'Amnesty International/Sénégal. Il a plaidé pour que les textes régissant les prisons soient clairs pour chaque détenu. "Le règlement intérieur ne doit souffrir d'aucune ambiguïté chez eux, car on ne peut respecter une règle qu'on ignore", selon M. Gassama. Reconnaissant qu'Amnesty International/Sénégal "vient juste en appoint", l'organisation espère tout de même que le message sera bien reçu. Toutefois, elle compte continuer à remplir son rôle consistant à "observer et alerter, au besoin les autorités compétentes".
Le colonel Jean Bertrand Bocandé, Directeur général de l'Administration pénitentiaire, parle, pour sa part, d’une "actualité inéluctable dans le contexte actuel". L'homme en tenue vert-sombre assorti d'un béret militaire, n'ignore pas que le respect des droits des détenus demeure "une préoccupation majeure", que les Droits de l'homme ont inscrit à leur crédit des résultats probants en matière des conditions juridiques des détenus. Il est d’accord qu’il faut sensibiliser le personnel.
"Il est clair que la population carcérale dépasse sa capacité normale. J'annonce ici même qu'au total, soixante-douze édifices judiciaires verront le jour, parmi lesquels l'Administration pénitentiaire aura un quota de neuf constructions. Ce projet, pas des moindres, s'étale sur trois années", a déclaré le patron de l'Administration pénitentiaire. Ces nouvelles prisons auront toutes les commodités : restauration, hébergement, dispositif sanitaire de qualité, qui amélioreront, à coup sûr, les conditions d'existence dans les lieux de privation des libertés au Sénégal’’.
Pour revenir à la thématique du jour, le colonel espère qu'au sortir de ces échanges, les conclusions permettront de prévenir la violence des droits humains dans les prisons ainsi que la gestion des incidents en milieu carcéral.
Cet atelier de formation sera clôturé avec une session de remise d'attestations aux bénéficiaires.