Publié le 17 Feb 2022 - 06:44
MANIFESTATION ASP

Ça a chauffé à Dakar, le Frapp menace

 

Les agents de la sécurité de proximité (ASP) ont tenu quatre manifestations hier, et ce malgré l'interdiction de ces mouvements d'humeur. Le mouvement Frapp/France dégage était venu prêté main-forte à la protestation.

 

Le ton était déjà donné lundi dernier, dans un communiqué de presse du mouvement Frapp/France dégage qui annonçait la tenue des marches à Dakar, Kaolack, Kolda et Ziguinchor des agents de la sécurité de proximité (ASP) malgré l’interdit des préfets. Ainsi, ils ont manifesté leur ras-le-bol hier, pour exiger un meilleur traitement salarial. Ils ont trouvé, naturellement, la police devant eux. A Dakar, ça a bien chauffé. Les policiers ont été contraints de lancer des grenades lacrymogènes pour disperser la foule. Dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’, Guy Marius Sagna et Cie pensent que les autorités devraient apprendre de ce qui s’est passé hier. "Si le président Macky Sall sait lire les manifestations d'aujourd'hui, il doit comprendre qu'il n'a pas d'autres choix que d'améliorer les conditions des ASP qui sont payés 50 000 F CFA par mois depuis neuf ans".

Le Frapp souhaitait que cette manifestation soit simplement autorisée par l’autorité compétente. Une posture qui aurait pu éviter les dérapages relevés un peu partout. "Le Frapp dénonce l'interdiction des quatre manifestations, l'usage de grenades lacrymogènes, les arrestations et la répression qui a fait des blessés, notamment à Ziguinchor ou un ASP a perdu tous les doigts d'une de ses mains". La bande à Guy Marius Sagna exige d'ailleurs de l'État qu’il prenne en charge les soins médicaux du malheureux blessé.

"Si le président continue à rester sourd aux revendications justes et légitimes des ASP, la prochaine fois, nous passerons à la vitesse supérieure", menacent les manifestants. Le Frapp s'est aussi attaqué aux problèmes récurrents entre automobilistes et ces mêmes ASP qui, souvent, assurent la fluidité de la circulation. Le mouvement est même allé jusqu'à justifier les agissements peu louables de ces agents. "En payant 50 000 F CFA par mois aux ASP, le président Macky Sall les pousse à la corruption, au racket", dit-il dans son communiqué.

Les mises en garde de la direction

De son côté, la direction a contre-attaqué, elle aussi, via un communiqué. "La Direction générale de l'Agence d'assistance de la sécurité de proximité (ASP) déplore l'attitude des manifestants qui ont organisé, ce mardi 15 février, une marche non autorisée dans les régions de Dakar, Kaolack, Kolda et Ziguinchor. Cette attitude est contraire à leur statut d'engagés civiques et volontaires", peut-on lire dans le communiqué de la direction générale. Elle a aussi tenu à appeler l'ensemble des ASP "à la retenue et au respect strict des règles liées à leurs engagements".

Pour calmer les ardeurs, la direction a également révélé que le président de la République a "prorogé leur engagement civique d'une année, en attendant la fin des travaux par les autorités compétentes".

MAMADOU DIOP (STAGIAIRE)

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