Pour un traitement efficient du religieux
Le souci d’offrir une information religieuse de qualité a servi de prétexte pour le lancement du Réseau des journalistes pour l'information religieuse. Un réseau ouvert à tous les journalistes du Sénégal.
L'information religieuse, un fait très sensible, exige de la subtilité dans son traitement, afin d'éviter de susciter une réaction violente chez son consommateur lorsqu'elle est mal relayée. C'est dans le souci d'endiguer ce dernier cas de figure que le journaliste Mouhamadou Barro a justifié la mise en place du Réseau des journalistes pour l'information religieuse ( Rejir) qu'il coordonne.
M. Barro a affirmé que ce réseau consistera à regrouper les journalistes professionnels chargés de l'information religieuse, mais aussi de susciter des actions, en vue de la formation permanente des membres, de contribuer à la recherche sur les religions, au dialogue et à la paix et de resserrer les liens confraternels entre ses membres. ''Des réseaux sont installés dans le domaine de la culture, du sport ou de la santé et ont participé au renforcement des capacités des journalistes, au-delà de ce qu'on apprend dans les écoles'', a-t-il souligné. Démontrant l'importance de ce nouveau réseau, il a affirmé que ''beaucoup de croyants se plaignent du traitement de l'information sur la religion dans les colonnes des différentes presses''.
Pour sa part, Jean Meïssa Diop, directeur de publication du quotidien Walf Grand-Place, qualifiera de complexe et de sensible l'information religieuse, puisqu'elle ''porte sur un domaine qui touche la foi des individus qui peuvent réagir si elle est déplaisante''. Admettant que l'information religieuse n'est pas différente des autres, il a précisé tout de même qu'elle requiert un minimum de connaissances et le respect des normes journalistiques.
Convaincu qu’elle doit avoir une capacité œcuménique, M. Diop a soutenu comme exemple qu'un journaliste chrétien ne devrait pas être perçu comme le seul qui puisse traiter des questions de l'église chrétienne ou qu'un confrère mouride comme l'unique à assurer la couverture du Magal. Selon le Directeur de publication, le journaliste ne doit pas être un talibé dans son traitement et s'il doit l'être, il faut qu'il soit doté d'un esprit de discernement. Précision faite, Jean Meïssa Diop a différencié l'information religieuse de celle sur un religieux. Par ailleurs, le journaliste Khalifa Touré a estimé que ce qui doit intéresser le journaliste est le religieux, en tant que fait social et non la religion qui est un élément ''métaphysique''. ''Le journaliste amène à se libérer des stéréotypes, des clichés sur la religion, des éléments qui, en général, empêchent de comprendre'', dira M. Touré.
ANTOINE DE PADOU
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