Publié le 22 Feb 2023 - 09:41

Grève santé

 

Des agents de santé de Kaolack (Centre) membres d’organisations syndicales regroupées au sein de la coalition And Gueusseum, ont déclenché mardi un mouvement de grève pour demander l'octroi des indemnités de risque et de l’habitat, en attendant une marche nationale prévue vendredi prochain à Kaffrine, a constaté l’APS. ‘’Le mot d’ordre a été bien suivi à Kaolack, même si nous respectons le service minimum.

Mais si rien n’est fait pour satisfaire nos revendications, nous allons corser la grève’’, a averti le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) de Kaolack, Moustapha Diakhaté, dans un entretien accordé à l'APS. Il a rappelé qu’ils avaient un protocole d’accord avec l’État depuis le 10 mai 2022, portant sur les indemnités de risque et de l’habitat. Selon lui, ces indemnités devaient être versées à tous les agents de la santé. ‘’Malheureusement, nous nous sommes rendu compte qu’il y a certains agents qui n’ont pas été pris en compte dans le paiement de ces indemnités'', a-t-il dit.

‘’On a omis volontairement des infirmiers-assistants, des aides-infirmiers, des infirmiers de blocs, entre autres. Surtout pour les infirmiers-assistants, on nous dit que tous ceux qui n’ont pas de diplômes d’État ne vont pas en bénéficier, alors que ce sont des agents diplômés des écoles de formation autorisées par l’État’’, a précisé le Dr Diakhaté. ‘’Ils ont été recrutés sur la base de ces diplômes-là, on leur confie des malades sur la base de leurs compétences et ils soignent des patients comme tout le monde. C’est contradictoire que de vouloir faire la différence entre les agents. Cela n’est basé sur aucune logique’’, a estimé le SG de la section locale du Sutsas.

‘’Aujourd’hui, il n’y a plus d’activités de vaccination, puisque nous avons retourné toute la logistique de vaccination au niveau de la région médicale. Nous allons poursuivre notre grève et si on n’y pas prend garde, ça va se corser davantage et il n’y aura plus de service minimum, encore moins de prise en charge des urgences’’, a-t-il prévenu.

...Après la marche de vendredi, une évaluation sera faite pour voir quelle suite donner à leur plan d’action, a indiqué le Dr Moustapha Diakhaté, qui a porté la parole des organisations syndicales membres d’And Gueusseum’’. Du côté de la direction du centre hospitalier régional El Hadj Ibrahima Niass de Kaolack, même si on reconnaît que le droit de grève est consacré par les lois en vigueur au Sénégal, on assure que ce mouvement d’humeur n’a pas beaucoup affecté le bon fonctionnement des services de soins.

‘’Sur un total de 551 agents, 234 sont syndiqués, mais il n’y a que 133 d’entre eux qui suivent le mot d’ordre de grève, soit 56,84 %’’, a précisé le chef du service des ressources humaines de ladite structure, Baye Omar Thiam. Toutefois, il soutient que la pédiatrie, la radiologie, la cardiologie, la dermatologie, la médecine interne, l’ORL, la chirurgie, la maternité et le service social sont au ralenti, parce qu’’’au lieu d’avoir 100 %, ce sont des services qui fonctionnent, peut-être, entre 30 et 35 %’’. ‘’Puisqu’il s’agit d’un plan d’action national, les agents ayant le droit de faire grève, nous ne faisons que constater et faire des rapports détaillés qu’on transmet à l’autorité qui va apprécier.

Nous faisons un travail de coordination tous les matins et voir tous les services qui peuvent être impactés et d’y mettre du personnel supplémentaire pour essayer de combler le vide’’, a rassuré Baye Omar Thiam. Il a encore précisé que les médecins ne sont pas en grève, parce qu’ils ne sont pas concernés par ce mouvement. ‘’Tous les services gérés par des médecins fonctionnent et les patients qu’on devait opérer l’ont été. Les urgences sont prises en charge correctement’’, s’est réjoui M. Thiam.

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