‘’Tous ces procès sont des complots juste pour provoquer une inéligibilité’’
Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a tenu ce vendredi, au siège du Pur, un point de presse pour soutenir Ousmane Sonko, ainsi que leurs collègues Massata Samb et Mamadou Niang. Les députés ont aussi passé en revue leurs actions à l’Assemblée nationale et pointé des dysfonctionnements de l’institution.
Le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi a fait face à la presse, hier, pour soutenir le leader de Pastef et les députés Massata Samb et Mamadou Niang. Ces derniers s’acheminent vers des procès en appel. Le premier nommé dans celui qui l’oppose à Mame Mbaye Niang. Car le ministre du Tourisme a interjeté appel pour la durée de la peine et le montant des dommages et intérêts soient revus à la hausse.
Ainsi, selon le président du comité scientifique du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, Mouhamed Ayib Daffé, il y a une contradiction dans ce procès, car Mame Mbaye Niang a dit qu’il était satisfait, au sortir du procès. Et que le lendemain, on l’a entendu dire qu’il va faire ‘’appel’’ du jugement. ‘’Il y a quelque chose qu’ils cherchent. Ousmane Sonko et les leaders de Yewwi Askan Wi l’avaient longtemps dit : que tous ces procès sont des complots, juste pour provoquer une inéligibilité. Ils doivent laisser les Sénégalais choisir leur propre candidat, au lieu que certains d’entre eux, qui sont dans le pouvoir, aillent sur les plateaux télé dire qu’Ousmane Sonko ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2024’’, a déclaré Mouhamed Ayib Daffé.
Le parlementaire d’ajouter : ‘’La diffamation, c’est un délit mineur. On ne peut pas enfermer une personne pour cela. Ils veulent créer un régime de la terreur.’’
En effet, l’opposition avait programmé de manifester le 3 avril. Finalement, ils avaient sursis à cette manifestation à cause du 4 avril. ‘’Le 3 avril 2011, Macky Sall était dans l’opposition. C’était Maitre Abdoulaye Wade qui était le président de la République. Ils avaient manifesté et Abdoulaye Wade l’avait autorisé. Donc, ce n’est pas une première’’, a rappelé le député. Il poursuit : ‘’Ils doivent laisser tout le monde participer. Que ce soit Khalifa Ababacar Sall, Karim Wade, Ousmane Sonko et les autres citoyens pour qu’on sache qu’on a une ambition au Sénégal en 2024. Ce sont eux qui ont un problème de candidature, parce que Macky Sall ne pourra pas participer à cette élection, parce que l’article 27 de la Constitution a dit que : nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.’’
Tension
S’agissant de la tension politique, le président du comité scientifique du groupe parlement Yewwi Askan Wi accuse le pouvoir. ‘’Nous avons constaté, depuis 2021, que c’est le régime de Macky Sall qui entretient une tension artificielle, en instrumentalisant la justice, les forces de défense et de sécurité pour créer le désordre dans le pays. L’APR et Benno Bokk Yaakaar doivent se trouver un autre candidat. S’ils ont des problèmes pour trouver quelqu’un de crédible parmi eux, il ne faut pas qu’ils transposent ce problème au pays, qu’ils mettent le Sénégal en crise, parce qu’ils ont une crise politique interne’’.
À ses yeux, c’est une démarche ‘’irresponsable’’. ‘’Nous les appelons à revenir à la raison. Sur ce, nous en tant que députés, disons qu’il faut arrêter l’instrumentalisation de la justice. Ce n’est pas à la justice de réguler les conflits politiques. C’est aux coalitions de partis politiques, au peuple sénégalais d’arbitrer entre les différents partis qui s’opposent. La Constitution reconnait le droit de s’opposer. Vouloir réduire l’opposition à sa plus simple expression, c’est violer la Constitution. Nous dénonçons fortement l’instrumentalisation de la justice’’.
Il est d’avis que ce n’est pas à la justice de choisir qui doit être candidat en 2024. ‘’C’est sur ces principes que nous nous battons et nous demandons au peuple sénégalais de se mobiliser, de résister pour faire face à la tyrannie et à la dictature’’.
Bilan à l’Assemblée nationale
Les parlementaires de l’opposition radicale en ont profité pour faire un bilan d’étape de leur présence à l’hémicycle. ‘’Nous avions pris plusieurs initiatives pour opérer une rupture au sein de l’Assemblée nationale, pour éviter qu’elle soit une simple chambre d’enregistrement ou qu’elle soit reléguée à une annexe de la présidence de la République, au rang de simples applaudisseurs pour voter des lois qu’ils n’ont même pas lues. Depuis septembre, l’installation de l’Assemblée nationale, nous avons mis sur la table 105 questions au gouvernement, dont 62 questions écrites qui touchent aux problèmes de développement. Parmi les 62, seules 18 réponses ont été reçues. Ce qui est très faible’’, regrette le député.
Il souligne qu’il reste actuellement plus de 44 questions écrites auxquelles ils n’ont pas obtenu de réponse. Également, ‘’30 questions orales, traitant de problèmes en rapport avec plusieurs domaines comme la pêche, ont été déposées sur la table du gouvernement et qui restent jusque-là sans réponse, comme les 13 questions d’actualité’’.
Depuis que la motion de censure a été déposée par les députés de Yewwi Askan Wi, après la session budgétaire et la déclaration de politique générale, l’Assemblée nationale ne s’est pas réunie en séance plénière, du fait, dénonce Ayib Daffé, de la volonté de la majorité qui manipule le président de l’Assemblée nationale pour bloquer le fonctionnement de l’institution. ‘’Nous avons également déposé sur la table du président de l’Assemblée nationale trois propositions pour l’ouverture de commissions d’enquête parlementaires sur La Poste, les 45 milliards dépensés pour l’achat d’armements pour les agents des eaux et forêts et des parcs nationaux, et sur le contrat qui lie l’État du Sénégal au courtier en armement israélien’’.
Il annonce aussi la déposition d’une résolution pour la traduction de certains ministres devant la Haute cour de justice, notamment les ministres qui ont été épinglés par le rapport de la Cour des comptes sur le fonds Force Covid-19.
"Deux propositions de loi ont été déposées. Aucune réponse n’a été obtenue. Sur le plan judiciaire, nous avons fait plusieurs saisines au niveau des différentes institutions judiciaires, que ce soit le Conseil constitutionnel, la Cour des comptes, la Cour suprême. Également, plusieurs requêtes ont été déposées par le groupe parlementaire Yewwi Askan Wi. Nous demandons que toutes ces initiatives soient traitées, aussi bien par le gouvernement que par le président de l’Assemblée nationale et qu’on puisse refaire fonctionner l’Assemblée nationale. Nous ne baisserons pas les bras, parce que nous sommes élus par les Sénégalais et nous respecterons nos mandats qui sont de toujours servir les Sénégalais. Mais aussi pour que les ministres de l'Intérieur et de la Défense soient aussi traduits pour les actes de répression notés durant certaines manifestations causant même la mort d'une vingtaine de personnes", a-t-il conclu.
DIANA DIA (STAGIAIRE)