La plateforme F24 appelle à une grande mobilisation le 12 mai
Cent douze entités politiques et de la société civile ont procédé, hier, au lancement d'une grande plateforme de lutte des forces vives de la nation qu’elles ont dénommée "Mouvement forces vives du Sénégal F24". Elles sont en croisade contre le troisième mandat et la négation des droits des citoyens.
L’histoire se répète. En 2011, un large front, formé d’acteurs politiques et de la société civile, s’était dressé contre la troisième candidature de Me Abdoulaye Wade. Il se faisait appeler le M23. Il en sera de même pour la Présidentielle de 2024. Macky Sall, s’il décide de se présenter, aura en face de lui le F24.
En effet, des entités politiques et de la société civile ont lancé, hier, une grande plateforme de lutte des forces vives de la nation qu’ils ont dénommée "Mouvement forces vives du Sénégal F24".
Le F24 est l’œuvre, dit-on, d’une co-construction aboutie et inclusive qui regroupe l’ensemble des forces vives de la Nation sénégalaise. "Porté par 112 entités, le Mouvement forces vives du Sénégal F24 est un cadre d’unité d’actions des forces vives de la nation", renseigne le communiqué qui a sanctionné la rencontre. Celle-ci a enregistré la présence de plusieurs personnalités de l’opposition dont Ousmane Sonko, Aminata Touré, Dr Abdourahmane Diouf, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum, entre autres.
Donc, le F24 compte se dresser devant le régime en place pour s’opposer farouchement à cette tentative de confiscation du droit. Comme première action, le F24 invite les Sénégalais à se mobiliser le 12 mai 2023 pour une grande mobilisation contre la troisième candidature anticonstitutionnelle du président Macky Sall. Le F24 prévoit également d’organiser "une série de manifestations dans tout le territoire national et dans la diaspora, pour faire entendre raison au président Macky Sall et l'amener à respecter la loi afin que le Sénégal puisse continuer son rayonnement en Afrique et dans le monde".
La plateforme se donne aussi comme mission de mobiliser les citoyens sénégalais pour obtenir, entre autres, "le respect par le président Macky Sall de la Constitution, de la parole donnée et son renoncement à présenter sa candidature pour un troisième mandat illégal et illégitime. Ainsi que la suppression des articles L29 et L30 du Code électoral et de tous les artifices juridico-politiques tels que le parrainage et les verdicts commandités ayant empêché et/ou susceptibles de rendre inéligibles des prétendants à l’élection présidentielle de 2024 en dehors de règles établies de manière consensuelle".
Le PDS, absent au lancement de la plateforme
Dans la même veine, les membres de ladite plateforme exigent la libération des détenus politiques et la cessation des interdictions de manifestation et la création de conditions optimales et consensuelles d’une élection présidentielle apaisée, inclusive et transparente en 2024.
Présent à la rencontre, Thierno Alassane Sall invite tous les chefs religieux, notables, la société civile de venir intégrer cette plateforme, parce que, dit-il, c'est de l'intérêt du Sénégal. Jugeant que c'est un combat noble, il soutient qu'ils n'ont pas appelé à la révolution, mais ils veulent juste que le président Macky revienne à la raison. Parce que, indique-t-il, Macky Sall doit se rappeler qu'en 2011, il était dans la même situation qu'eux aujourd'hui.
Un autre membre de la plateforme, Mamadou Goumbala, invite les partis de l'opposition d'arrêter leurs guerres d’égos, car, dit-il, certains d’entre eux se croient déjà présidents, alors qu'en réalité, ils ne peuvent même pas être ministres. ‘Ils n'ont qu'à arrêter leurs jeux’’, fulmine-t-il.
Mieux, poursuit-il, "beaucoup sont ici, pas pour la plateforme, mais pour se faire voir et, par curiosité, pour découvrir ce qui se passe ici et après aller le raconter sur les plateaux de télévision. D'autres sont ici ; si Macky Sall les téléphonent tout de suite, ils vont lui répondre au palais".
Il faut noter que le PDS ne fait pas partie de cette plateforme. "Le PDS veut le regroupement de la famille libérale. Ils ne sont pas présents, ça veut dire qu'ils ne font pas partie", lance Mamadou Goumbala.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)