Publié le 29 Apr 2023 - 19:57
PROCES ADJI SARR-OUSMANE SONKO

La date retenue au 16 mai 2023

 

Le leader de Pastef n’aura pas le temps de souffler avec son procès en diffamation contre Mame Mbaye Niang, que la chambre criminelle l’attend pour le procès contre l’ex-masseuse de Sweet Beauté qui l’accuse de ‘’viols et de menaces de mort’’.

 

Les fronts se multiplient, dans la ‘’résistance’’ que mène Ousmane Sonko. Déjà empêtré dans un procès pour diffamation contre le ministre du Tourisme, l’opposant  va voir un nouveau procès s’ouvrir contre lui au courant du mois de mai 2023. Le leader de Pastef/Les patriotes n’aura pas le temps de savourer ou non un potentiel verdict dans son jugement en appel le 8 mai prochain qu’une semaine plus tard, le 16 mai, qu’il sera de nouveau appelé à la barre pour le procès pour viol le visant, suite aux accusations d’Adji Sarr. Deux procédures judiciaires qui tiennent en haleine le pays, à 10 mois de l’élection présidentielle du 25 février 2024, l’éligibilité du principal opposant du régime étant en danger.

Le dernier épisode de cette affaire avait été posé, le 17 janvier 2023, lorsque le doyen des juges, Mamadou Maham Diallo, a signé l’ordonnance de renvoi et de mise en accusation devant la chambre criminelle contre Ousmane Sonko inculpé pour ‘’viols et menaces de mort’’, et Ndèye Khady Ndiaye, propriétaire de l'institut Sweet Beauté où les faits se seraient déroulés. Le juge d’instruction a suivi le réquisitoire du parquet qui demandait au magistrat d’aller dans ce sens. Ndèye Khady Ndiaye est visée pour ‘’pour incitation à la débauche, diffusion d'images contraires aux bonnes mœurs et complicité de viol’’.

Ousmane Sonko et Ndèye Khady Ndiaye visés

Considéré comme le leader de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko est accusé par Adji Sarr, une jeune masseuse de l’institut Sweet Beauté, de viols et de menaces de mort. Cette affaire et les développements qu’elle a engendrés ont causé la mort de 14 personnes lors des évènements de mars 2021, qui ont été provoqués par l’arrestation du leader de Pastef, alors qu’il se rendait à une convocation du juge d’instruction.  

Le candidat à l’élection présidentielle 2024 ne cesse de clamer, avec plein d’éléments allant dans ce sens, que toute cette histoire n’est qu’un coup monté au plus haut sommet de l’État afin de l’empêcher de participer à la Présidentielle. La propriétaire de l’institut de beauté a, elle aussi, versé plusieurs éléments corroborant la thèse d’un complot contre le leader de Pastef.

Malgré cela et l’audition de beaucoup de témoins, le juge d’instruction a décidé de renvoyer l’affaire devant le tribunal.  

La tenue de ce procès intervient alors que le pays est en proie à des tensions politiques autour de la volonté ou non du président de la République Macky Sall de briguer un troisième mandat. Mais aussi suite aux nombreuses arrestations notées contre des membres de l’opposition et principalement du parti Pastef d’Ousmane Sonko.

Au même moment, le président de la République a lancé un appel au dialogue auquel une partie de l’opposition est en train de réfléchir.

Un timing qui questionne

En effet, le parti Taxawu Sénégal consulte ses bases pour déterminer sa réponse et le Parti démocratique sénégalais (PDS) est proche d’accepter la  proposition de Macky Sall. Ces deux formations politiques ont en commun que leurs candidats déclarés à la Présidentielle 2024 sont encore inéligibles au vu du Code électoral. Un point qui pourrait évoluer grâce à un éventuel dialogue.

Quid d’Ousmane Sonko qui, à travers ces deux procès, pourrait rejoindre les positions de Karim Wade et Khalifa Sall, s’il est condamné ?

En appelant à nouveau au dialogue, lors d’un entretien exclusif accordé à la RFM, le chef de l’État Macky Sall et leader de la coalition Benno Bokk Yaakaar a soutenu : ‘’Rien ne m’oblige à appeler au dialogue politique. Je sais juste que cela peut permettre à certains de revenir dans le jeu politique. Et si je ne le fais pas, ils (les principaux opposants) ont beau dire qu’ils vont se présenter, mais ils ne seront pas candidats.’’

La programmation du procès Sonko vs Adji Sarr est-elle un moyen de mettre la pression sur le leader de Pastef ?  

Lamine Diouf

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