Trente-deux mille agents recenseurs sur le terrain
Le cinquième recensement général de la population et de l'habitat a été officiellement lancé hier, à Dakar. Trente-deux mille agents recenseurs ont été cooptés et formés pour bien mener ce travail. Cette opération va durer un mois, allant du 15 mai au 14 juin 2023.
Les données du recensement général de la population et de l'habitat permettent aux autorités de planifier et d'évaluer les politiques et programmes de développement social et économique, du niveau national au niveau local.
À cet effet, le cinquième recensement général de la population et de l'habitat a été lancé, hier, au siège de l'Agence nationale de la statistique et de la démographie(ANSD). "Nous avons mobilisé 32 000 agents recenseurs qui ont été tous formés pendant 10 jours. Parmi ces derniers, nous avons pu ressortir 4 000 qui seront des contrôleurs, 22 000 qui seront considérés comme agents recenseurs et le reste va constituer la réserve et devant faire également le recensement des personnes comptées à part, c'est-à-dire les universités, les hôpitaux, les grands centres et les maisons d'arrêt et de correction", a fait savoir le directeur adjoint de l'ANSD, Abdou Diouf. Au soir du 14 juin 2023, espère-t-il, ‘’nous aurons finalisé ce recensement et avec beaucoup de succès".
Selon le directeur adjoint de l'ANSD, il est attendu de ces agents recenseurs une certaine résiliation. Parce que, explique-t-il, le recensement n'est pas une opération facile. De même, "il est attendu d'eux de la patience, un sens du dialogue, de l'écoute, mais aussi une capacité à la sensibilisation pour avoir toute la confiance des populations sans qui le recensement ne pourra jamais réussir".
Dans la même veine, il exprime toute sa satisfaction pour le patriotisme qui les a conduits à s'engager dans cette œuvre de souveraineté nationale qui requiert le soutien et la participation de toutes les forces vives de la Nation.
Des innovations
Cette année, il y a eu de fortes innovations par rapport aux recensements passés. "Depuis la cartographie jusqu'à la phase de dénombrement, le recensement sera opéré entièrement numérique. Nous avons acquis des tablettes avec lesquelles les agents recenseurs vont collecter les données, recueillir des informations qui permettront d'avoir toute information pertinente, fiable pour l'amélioration des conditions de vie des populations", a fait savoir M. Diouf.
Ainsi, le budget global de l'opération sur quatre années est de 23 milliards F CFA. "Le budget doit également consacrer une partie en 2024, pour ce qui est de la rédaction et la conception de certains documents", dit-il.
Toutefois, en 2013, la population sénégalaise avait été estimée à 13 millions 500 mille. D'après le directeur adjoint de l'ANSD, la projection démographique issue du recensement de 2013 situe la population en 2023 à 18 millions 800 mille habitants. Maintenant, dit-il, "les résultats qui sortiront de ce recensement vers lequel nous allons vont permettre d'ajuster et de corriger, s'il y a lieu, les données de populations et on aura des chiffres beaucoup plus précis au niveau de chaque collectivité territoriale et au niveau national".
Il faut souligner que chaque agent recenseur dispose d'un gilet de couleur bleu marine très distinctif, d'un badge avec son prénom et nom dessus, un code qui permettra à tout individu qui le souhaite de vérifier l'authenticité de son badge. De même, il y a aussi un numéro vert qui permet aux populations d'appeler au besoin pour vérifier l'authenticité de l'agent recenseur. Pour sa part, la porte-parole des agents recenseurs, Aïssatou Aliou Niane assure qu'ils se sont engagés à bien mener ce travail. "Nous nous engageons à collecter des données exhaustives, fiables et détaillées sur l'ensemble du territoire". Pour y arriver, elle lance un appel à tous les parents, en leur disant de leur ouvrir leurs portes pour leur faciliter le travail qui leur est assigné et qui est de l'intérêt de tous les Sénégalais.
Dans son allocution, la ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération, Oulimata Sarr, a souligné l'importance du recensement de cette année, qui bénéficiera de l'utilisation de la technologie des tablettes, permettant ainsi la disponibilité instantanée des données collectées. Par la même occasion, elle a rappelé que le recensement "est essentiel pour mettre en place des politiques publiques et répondre aux besoins de la population dans des domaines tels que l'éducation, l'agriculture et la santé".
Ainsi, elle a précisé que le budget du recensement est entièrement pris en charge par le gouvernement du Sénégal, avec le soutien de la Banque mondiale.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)