Publié le 1 Jun 2023 - 14:25
DIALOGUE DU PEUPLE

F24 stoppé par le régime

 

Si le dialogue national lancé par le président Macky Sall a démarré hier, ce n’est pas le cas de celui que voulait organiser le mouvement des Forces vives du Sénégal (F24) pour le compte ‘’du peuple’’. Cette coalition de partis politiques et mouvements de la société civile a été empêchée de se rassembler. Deux de ses membres, dont le député-maire Birame Soulèye Diop, ont été arrêtés.

 

Le projet des Forces vives du Sénégal (F24) de prendre le contre-pied du dialogue national lancé par le président Macky Sall a été contrarié hier. La cérémonie d’ouverture du ‘’dialogue du peuple’’ n’a pu avoir eu lieu, puisque les initiateurs se sont vus notifier une interdiction, à cause du non-respect des formalités administratives, selon le préfet. Ce dernier dit n’avoir reçu aucune déclaration, ni pour un rassemblement, encore moins pour une marche pour la date d’hier.

Par conséquent, a-t-il indiqué, ‘’pour pouvoir instruire une déclaration dans ce sens, il fallait que les concernés se rapprochent de nos services pour la soumettre. Étant donné que cette formalité importante n’a pas été respectée, on ne peut pas parler d’interdiction, mais pour nous, il n’y a même pas de manifestation’’.  

Chose que cette coalition de partis politiques et d’organisations de la société civile n’a pas voulu entendre. Peu avant 16 h, les députés du parti Pastef se sont rendu à la cité Keur Gorgui, dans le cadre de l’opération ‘’Jëli Usmaan Sonko sa këram’’, pour emmener le leader politique aux Parcelles-Assainies, zone où devait initialement se tenir la rencontre, alors que ce dernier n’a plus la liberté d’aller et de venir.

Dans la matinée d’hier, Guy Marius Sagna annonçait déjà : ‘’Avec les autres élus, aujourd'hui à 15 h, nous irons prendre Ousmane Sonko chez lui pour aller au dialogue du peuple organisé par F24. Ousmane Sonko n'a pas été placé en résidence surveillée par un juge. Donc, l'empêcher d'aller et venir en mobilisant la police et la gendarmerie est illégal. À tout acte illégal de l'État, nul n'est tenu d'obéir.’’

Birame Soulèye Diop et Bentaleb Sow arrêtés

Mais sur place, les gendarmes mobilisés devant la cité Keur Gorgui ont fait usage de bombes lacrymogènes pour les faire reculer. Ni députés ni avocats n’ont été épargnés.  D’ailleurs, c’est dans ces circonstances que le président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW), Birame Soulèye Diop, a été arrêté.  Idem pour Bentaleb Sow du mouvement Frapp.

 ‘’Avant eux, Moustapha Diop du Frapp avait été arrêté par la gendarmerie de la Foire, pour être juste allé demander combien de personnes ont été arrêtées à la gendarmerie de la Foire, afin de leur préparer un déjeuner. Avant lui, notre sœur Falla Fleur’’, a pesté Guy Marius Sagna qui dénonce l’arrestation de plus de 700 personnes.

‘’Malgré tout, la résistance constitutionnelle doit continuer pour être fidèle à tous ces arrêtés, à tous nos martyrs assassinés par le régime de Macky, à notre projet d'un autre Sénégal dans une Afrique souveraine et unie autour d'un gouvernement fédéral’’, poursuit-il.

Les membres également interdits de se réunir au siège de Malick Gakou

Interdits de se réunir au jardin public des Parcelles-Assainies, les membres du F24 ont décidé de délocaliser la rencontre au siège du Grand parti de Malick Gakou sis à Yoff. Mais ils ont été assaillis par une myriade de gendarmes qui ont fait sortir tous les invités de M. Gakou.

En tout cas, pour le F24, le Sénégal vit des moments d'incertitudes. ‘’2024 devrait être l'année de la première élection présidentielle au Sénégal sans le président de la République sortant. Elle devrait être une année de maturation de nos institutions. Malheureusement, la mauvaise gouvernance ambiante et les déséquilibres entre les pouvoirs publics ont conféré au président de la République un pouvoir totalitaire qui corrompt nos lois et met à genoux nos institutions’’, fustige-t-il.

‘’Le Sénégal fait face à son destin entre les mains d'un président qui privilégie ses intérêts partisans, familiaux et personnels au détriment des préoccupations républicaines. La fin de son mandat est chaotique et les soubresauts actuels liés à sa troisième candidature placent notre pays au bord du gouffre’’, a indiquent Birame Soulèye Diop et Cie. Ils notent que l'activité économique est au ralenti, plombée par des insécurités sociales structurelles. D’après  eux, le Sénégal se meut dans une ambiance internationale délétère ‘’marquée par des ruptures constitutionnelles banalisées dans notre sous-région’’.

BABACAR SY SEYE

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