Publié le 4 Jul 2023 - 12:38
ROISIÈME CANDIDATURE DE MACKY SALL

Chronologie d’un vieux serpent de mer

 

Le débat sur le troisième mandat de Macky Sall a été au cœur de multiples controverses au sein de la mouvance présidentielle. Ainsi, des responsables politiques de la majorité, qui se sont insurgés contre une probable candidature de Macky Sall, ont été limogés, tandis que d’autres responsables qui ont déclaré le contraire n’ont pas été sanctionnés. 

 

La question du troisième mandat a longtemps été une question taboue du deuxième quinquennat de Macky Sall. Dès les premiers mois de son second mandat, Macky Sall avait brandi le chiffon rouge interdisant tout responsable de la majorité à se prononcer sur cette question.

Ainsi, des ministres, des directeurs généraux et autres responsables étatiques ont été limogés sur l’autel de la question du troisième mandat. L'une des premières victimes est Sory Kaba, ancien ministre des Sénégalais de l’extérieur. Il a été limogé en 2019, à la suite d’une émission du ‘’Grand Jury’’ sur iRadio, arguant de l’impossibilité du président Macky Sall à se présenter pour un troisième mandat.

Par ailleurs, Me Moussa Diop, l’ancien directeur de Dakar Dem Dikk (DDD) avait aussi fait les frais de cette ‘’fatwa’’ présidentielle. Dans un entretien devant la presse en janvier 2021, Macky Sall s’est toujours gardé de se prononcer sur cette question, disant ne pas vouloir tomber dans le piège de l’opposition arc-boutée, selon lui, sur le troisième mandat. ‘’J’ai demandé aux membres de la majorité de ne pas se prononcer sur cette question, pour la simple raison qu’on est élu pour travailler pour le peuple sénégalais. En ce sens, il est inadmissible de se perdre dans des considérations purement politiciennes. Donc, le membre de la majorité qui viole cette situation, je prends acte qu’il n’est plus dans les dispositions de se consacrer à sa mission’’, a-t-il affirmé.

Auparavant, à plusieurs reprises lors d'interventions et d’échanges avec la presse, notamment française (France 24 et RFI) en 2020, ainsi que dans son livre ‘’Le Sénégal au cœur’’, il avait clairement indiqué sa volonté de ne pas briguer un troisième mandat.  ‘’Maintenant, dois-je me porter candidat pour un troisième mandat ou non ? C’est un débat politique, je l’admets… Cette question (son éventuelle candidature en 2024) m’a été posée des dizaines de fois. Dans mon camp, les gens se sont déjà positionnés pour m’investir comme candidat. Je n’ai pas encore apporté ma réponse. J’ai un agenda, un travail à faire. Le moment venu, je ferai savoir ma position, d’abord à mes partisans, ensuite à la population sénégalaise’’, avait-il indiqué dans les colonnes du média français ‘’l’Express’’, en mars 2023. Afin de masquer ses intentions concernant sa participation ou non à l'élection présidentielle de 2024, Macky Sall a tenté de brouiller les pistes.

Ainsi, les responsables de la majorité présidentielle qui ont fait la déclaration inverse n’ont pas vu le couperet tomber. Pis, le député Oumar Dembourou Sow, qui avait affirmé vouloir défendre le troisième mandat de Macky Sall, même avec des machettes, n’a pas reçu les foudres du palais. Des faucons du palais, en chiens de garde, n’hésitent pas à réclamer la tête de responsables qui se sont prononcés contre un troisième mandat de Macky Sall. Des conseillers membres du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ont réclamé la tête du président Idrissa Seck qui avait déclaré publiquement que Macky Sall n’a pas droit à un troisième mandat, le 17 avril dernier. Des responsables de partis alliés comme le Parti socialiste notamment Abdoulaye Wilane ont été obligés de faire machine arrière, après avoir fait savoir que Macky Sall n’avait pas droit à un troisième mandat. 

En outre, la Task force républicaine (TFR) organisée par Aïssata Tall Sall, Sidiki Kaba et le Pr. Ismaïla Madior Fall, a souligné, en avril 2023, de la certitude de la recevabilité de la candidature du président Macky Sall, a déclaré le coordonnateur Birame Faye.

L'écran de fumée de Macky Sall contre les tenants du 3e mandat 

Les cérémonies d’investiture des responsables politiques de l’APR comme Abdoulaye Dièye (directeur de l'AIBD) et Thérèse Faye sont venues confirmer cette tendance vers une éventuelle candidature de Macky Sall. La jeunesse de BBY et des maires de BBY avaient aussi émis le vœu de voir Macky Sall briguer un ‘’second quinquennat’’. Le bouillant Mamadou Massaly avait même lancé l’idée d’une poursuite judiciaire pour “haute trahison”, s’il refusait de se présenter pour la Présidentielle de 2024, a-t-il déclaré, à l’occasion d’un meeting de remerciements organisé par le responsable politique APR Mounirou Ly.

Selon plusieurs analystes, cette stratégie est un écran de fumée afin de garder mobilisées ses troupes et d’éviter de perdre leur contrôle. Pour beaucoup, il fallait éviter le syndrome Amadou Toumani Touré qui a été réduit à l’impuissance lors de son deuxième mandat (2007-2012) dès l’annonce de sa volonté de ne plus briguer un nouveau mandat à la tête du pays.

Par ailleurs, la volonté de maintenir l’unité de Benno Bokk Yaakaar, qui souffre d’une forte rivalité entre l’APR et des partis alliés PS, LD, AFP, entre autres, a aussi poussé Macky Sall à retarder au maximum sa volonté ou non d'être candidat en 2024. 

Amadou Fall 

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