Les populations comptent protester contre les exactions des bandes armées
‘’Ça suffit ! Nous voulons la paix’’. C’est ce message que les populations d'Oussouye entendent, cet après-midi, lancer aux autorités administratives, mais surtout aux bandes armées dont les exactions récurrentes plombent le processus de paix en Casamance.
La commune d’Oussouye va vivre, ce vendredi après-midi, au rythme d’une grande marche pacifique. La manifestation, qui va démarrer à la mairie d’Oukout, à quelques encablures de la capitale du Kassa, va se poursuivre jusqu’à la préfecture d’Oussouye où un mémorandum sera remis à l’autorité administrative. Elle prendra fin chez le roi Sibilumbaye Diédhiou où le comité d’organisation sera reçu par le souverain.
Cette marche est co-organisée par le Comité de veille pour le déminage et la paix et la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance. ‘’C’est une grande marche que nous voulons organiser pour protester contre les bandes armées qui pullulent encore dans cette partie sud de la région de Ziguinchor et qui font beaucoup de victimes. La dernière, celle du jeune agent de sécurité de proximité (ASP) Barthélemy Diatta, enlevé à Santhiaba Manjacque en janvier dernier et retrouvé mort six mois après par l’armée’’, indique Abdou Ndukur Kacc Ndao, président du Comité de veille pour le déminage et la paix en Casamance. Il ajoute que cette marche est une manière de dire ça suffit, parce que les populations ont pendant assez longtemps, été relativement en paix dans cet espace.
‘’Nous voulons à la fois sensibiliser les autorités, les populations, nos amis du Mouvement des forces démocratiques de Casamance et tous ceux qui sont porteurs d’armes contre les exactions et l’usage d’armes’’, a-t-il ajouté, non sans préciser que l’objectif principal de cette marche est de protester contre ces pratiques criminelles qui créent beaucoup de problèmes aux populations et qui impactent négativement sur le processus de paix qui est très avancé.
Cette mobilisation populaire, annonce M. Ndao, verra la participation des curés et des imams, les dignitaires de la religion traditionnelle, les collectivités territoriales, les chefs de village et des responsables en provenance de la Guinée-Bissau sur la façade de Sao Domingos, mais également du département de Bignona.
‘’Nous voulons que la manifestation soit large pour dire ça suffit ! Nous voulons vivre en paix’’, souligne Abdou Ndukur Kacc Ndao.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)