Les grands groupes satisfaits de leurs résultats
Le Forum Invest in Sénégal est parti pour être un succès avec la participation de 3000 acteurs venus de 73 pays. Hier, le Directeur d’Attijari Wafabank s’est insurgé contre les agences de notation qui freinent les investissements dans le continent, alors qu’aucun investisseur n’y perd de l’argent.
Pour cette première édition, l’Apix a pu mobiliser pas mal de grandes compagnies venues de plusieurs coins du globe. Au total, ce n’est pas moins de 73 pays et plus de 3 000 participants qui sont attendus à Diamniadio durant ces trois jours. Parmi eux : des Chinois, des Russes, des Turcs, des Anglais, des Américains, des Français, des Arabes.
Selon le directeur d’Attijari Wafabank, l’investissement en Afrique est très rentable et sûr, contrairement à ce que font croire les agences de notation. ‘’Nous sommes dans le domaine bancaire. Nous travaillons directement avec les investisseurs. Je ne connais pas d’investisseurs qui perdent de l’argent dans le continent, alors qu’ils en perdent ailleurs. Les difficultés d’accéder aux financements ou de les payer aussi cher ne s’expliquent donc pas’’, clame-t-il, appelant à la mobilisation de tous pour mener le plaidoyer afin que des correctifs soient apportés. ‘’Les besoins sont gigantesques et toutes les initiatives sont bienvenues. En tant que banques commerciales, on vient compléter le dispositif existant. Il faut qu’on arrive à constituer une force de production et de pression pour changer la perception sur l’investissement en Afrique’’, souligne le Marocain qui invite également les Africains à davantage compter sur eux-mêmes, sur leurs propres capacités.
À l’instar du groupe bancaire Attijari, l’opérateur portuaire dubaïote salue le dynamisme de l’économie sénégalaise depuis son implantation, il y a plus d’une décennie. Selon son représentant, la compagnie est entièrement satisfaite et s’est d’ailleurs engagée dans d’autres projets, en particulier le port de Ndayaane qui va nécessiter, dans sa première phase, un investissement de plus d’un milliard de dollars. ‘’Nous sommes au Sénégal depuis plus de 10 ans avec des performances très satisfaisantes. C’est l’un des ports les plus performants d’Afrique de l’Ouest. Avec un volume qui a augmenté de trois fois, cela veut dire que l’économie augmente en volume de neuf fois. C’est aussi pourquoi nous avons pensé étendre les investissements’’, a souligné le représentant de DPW.
Lors de ce forum, il y avait également une forte présence des Britanniques autour du commissaire du roi chargé du commerce avec l’Afrique et du champion BP. ‘’Depuis qu’on a commencé, a informé ce dernier, nous avons investi cinq milliards de dollars entre les deux pays et nous continuons à investir, avec un plan très ambitieux. Et quand nous mettons des investissements aussi importants, nous avons effectivement besoin de la sécurité et de l’accompagnement de l’État qui est notre partenaire. Et au Sénégal comme en Mauritanie, nous sentons une volonté de l’État de nous accompagner malgré les difficultés. En plus de cela, nous partageons également notre expertise dans le domaine des hydrocarbures’’.
Le Sénégal ne veut pas dépendre du gaz et du pétrole
Le Sénégal fonde certes beaucoup d’espoir dans l’exploitation prochaine des hydrocarbures, mais déjà, le pays pense très fortement à la période post-exploitation. Pour le président de la République, l’erreur à ne surtout pas commettre, c’est de trop dépendre de ces ressources qui sont appelées à disparaitre, dans un horizon pas si lointain.
‘’Le pétrole et le gaz, souligne le président Sall, ne doivent pas servir d’économie de rente qui inhibe les autres secteurs, mais plutôt de levier qui les soutient et les tire vers le haut, dans une économie diversifiée et performante. Souvenons-nous toujours que, quelle que soit l’importance des revenus qu’ils génèrent, le gaz et le pétrole sont des ressources non renouvelables’’.
Cela veut dire que, selon ses termes, que ‘’nous devons non seulement en faire une gestion prudente et transparente pour les générations actuelles et futures, mais également nous préparer à l’ère post-pétrole et gaz’’.
Voilà pourquoi, renchérit-il, le Sénégal doit continuer à investir dans d’autres secteurs clefs comme l’agriculture, la pêche, l’élevage, l’artisanat, les mines, le bâtiment et les travaux publics, le tourisme, l’éducation, la santé, y compris l’industrie pharmaceutique et les Tic…
Macky réfute avoir voulu effacer Wade Interpellé sur son avenir après le 25 février 2024, le président de la République ne s’est pas trop épanché sur la question. Ce qui est sûr, selon le chef de l’État, c’est qu’il ne compte pas quitter le continent ; il va rester en Afrique. Par rapport à sa future collaboration avec son futur successeur, il a confié que s’il en a besoin, il pourrait lui donner des conseils avec beaucoup de plaisir. Par ailleurs, le président Macky Sall a essayé de se justifier que, pour sa part, il n’a jamais voulu effacer l’œuvre de son prédécesseur à qui il a donné le nom du stade de Diamniadio et a achevé beaucoup de ses œuvres. Il répondait ainsi à une question relative à l’éventualité d’avoir un successeur qui puisse remettre en cause ses réalisations et programmes. |
MOR AMAR