Publié le 18 Jul 2023 - 15:30
ASSEMBLÉE NATIONALE - SESSION EXTRAORDINAIRE

YAW dénonce "un pouvoir de dissolution monarchique"

 

L'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée nationale de ce lundi, pour statuer sur certains projets de loi issus du Dialogue national, ne fait pas l'unanimité. Les députés de YAW rejettent notamment la loi portant révision de la Constitution en son article 87 qui permettrait au président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale à tout moment. Guy Marius Sagna et ses acolytes dénoncent ainsi un "pouvoir de dissolution monarchique".

 

Les députés de Yewwi Askan Wi (YAW) sont catégoriques : la nouvelle révision de la Constitution souhaitée ne fera qu'accroître les pouvoirs du président de la République. "Sur le projet de loi portant révision de la Constitution, les démocrates sénégalais sont unanimes à dire que ce qui caractérise le président sénégalais et ce qui caractérise même le président africain, c’est l’exorbitance de leurs pouvoirs. Si l’on ne les réduit pas, on ne doit pas les augmenter", déclare Guy Marius Sagna.

Poursuivant sa déclaration, le parlementaire a explicité la teneur du fameux article 87. Selon lui, son application serait synonyme aussi de réduction des prérogatives de l'Assemblée nationale au profit de l'Exécutif. "On passe à une situation où le président de la République ne peut pas dissoudre l’Assemblée nationale avant les deux ans après l’élection législative, à une autre situation où le président Macky Sall peut dissoudre quand il veut l’Assemblée nationale. Mais ça, c’est renforcer les pouvoirs exorbitants du président de la République. Nous ne pouvons pas accorder le droit de dissolution monarchique au président Macky Sall. Si les pouvoirs de l’Assemblée nationale ne sont pas augmentés, ils ne peuvent pas être réduits. Et c’est la position de Yewwi Askan Wi".

Pour barrer la route à ce "forfait", le parlementaire souligne que les députés de la principale coalition de l'opposition feront face à travers une "résistance constitutionnelle".

En tant que porte-parole du jour, le parlementaire en a profité pour demander que la prochaine Présidentielle soit, en un mot, inclusive. "Le régime en place manipule les institutions pour refuser que Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko soient candidats. Il faut se battre pour que tous soient candidats. Et qu’aucune candidature ne soit mise en avant au détriment d’une autre’’, a indiqué M. Sagna.

GMS va même plus loin : il préconise de se départir de tous ces stratagèmes susceptibles d'éliminer un quelconque candidat. "La mécanique et la machine qui créent les injustices et qui empêchent les candidatures, nous devons nous attaquer à ça. Ces trois doivent être candidats, mais en plus, nous devons nous attaquer au Code électoral, aux points qui puissent permettre au président de le manipuler à sa guise. Car ce n’est pas au Code électoral de dire qui sera candidat ou pas, mais la justice".

Le cas Birame Soulèye Diop : "Un détournement de procédure."

Lors de ce face-à-face avec la presse, les députés de YAW ont voulu se montrer solidaires envers Birame Soulèye Diop. ‘’Notre collègue, qui est actuellement en prison, a publié une vidéo pour présenter ses excuses. Cette disparité de traitement est inacceptable. Il y a deux poids deux mesures. Nous ne pouvons pas accepter que tous ceux qui soutiennent le président et appellent à tuer des personnes soient libres comme l’air. C’est inacceptable. Nous protestons contre cette injustice’’, a fustigé GMS.

"Ils veulent le garder le plus longtemps possible, poursuit le parlementaire. Ce qu’on a fait à Birame, c’est un danger. Aucun Sénégalais n’est à l’abri. Nous le dénonçons et c’est illégal. Birame a vu ses droits bafoués. L’article 51 a été piétiné''.

De manière plus concrète, le député a annoncé également que Yewwi Askan Wi a déposé une résolution à l’Assemblée nationale pour la libération immédiate de leur président de groupe parlementaire. Pour rappel, Birame Soulèye Diop est inculpé et envoyé en prison pour actes de nature à compromettre la paix publique et offense au chef de l’État.

Mamadou Diop 

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