Des ouvrages structurants sortent de terre pour réduire davantage les impacts
Dans la cité religieuse de Touba et à Dakar, notamment à la zone de Captage, de nombreux travaux sont entrepris pour juguler le phénomène des inondations. Dans la ville sainte, les deux systèmes d’évacuation des eaux pluviales de Keur Niang-Pofdy et de Darou Rahman et Nguélémou-Keur Kabb sont opérationnels. À la zone de Captage, le reprofilage du bassin est bien engagé.
Dans la lutte contre les inondations, l'Office national de l'assainissement du Sénégal (Onas) est sur plusieurs fronts. Alors que l’hivernage s’installe dans le pays, des avancées sont notées dans deux chantiers qui tiennent à cœur les autorités. Il s’agit de Touba et de la zone de Captage à Dakar.
En ce qui concerne la cité religieuse, les travaux vont bon train et les dignitaires de la confrérie mouride semblent apprécier les réalisations faites et les mesures prises pour venir à bout du phénomène, alors que le grand Magal de Touba se profile à l’horizon.
D’ailleurs, la visite de terrain du directeur général de l’Onas, effectuée le 19 juillet 2023, a permis de mesurer le chemin parcouru en matière de mise en œuvre des mesures conservatoires et la construction d’ouvrages structurants.
En effet, la construction des canalisations de grandes dimensions se poursuit. ‘’Nous sommes satisfaits du taux d’exécution des travaux et de la mise en œuvre des mesures conservatoires. Toutefois, nous ne pouvons pas garantir qu’il y aura zéro inondation’’, a relevé Mamadou Mamour Diallo.
Pourtant l’autorité rassure que les eaux de PK9, de Nguiranène, de Darou, Tally Bou Bess… seront drainées. Ces acquis ont été bénis par le porte-parole du khalife général des mourides, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadr. ‘’L’État a beaucoup fait en matière d’assainissement. Pour ce qui est des inondations, il y a certes encore des points bas, mais nous avons constaté des améliorations. Actuellement, notre problème, c’est la remontée de la nappe. Nous demandons davantage d’appui pour réduire la remontée des eaux’’, a-t-il déclaré lors de la visite.
Justement, cette problématique de remontée de la nappe phréatique est en train d’être prise en charge. Selon les informations, le test d’une vingtaine de forages de rabattement a produit les effets escomptés. D’ailleurs, le 19 juillet dernier, le maire de Touba et le DG de l’Onas ont lancé les travaux de réalisation de deux forages, l’un à la résidence Khadim Rassoul et l’autre chez Serigne Ahad Mbacké.
La densification du système d’assainissement
Ce n’est pas tout. À PK9, les contours de l’ouvrage d’équilibre se matérialisent, souligne-t-il. Celui-ci aura comme fonction principale la régulation. Ainsi, en cas de débordement ou d’affaissement des murs des bassins de Pofdy ou de Darou Rahamane, cet ouvrage prendra le relais. Les eaux du bassin de Keur Niang pourront être refoulées vers le bassin de Nguélémou, avant d’être déversées à Keur-Kabb.
Ailleurs, à Nguélémou, deux pompes de 1 500 m3/h et un groupe électrogène de 500 KVA ont été prépositionnés, dit-on. Il s’agit du deuxième système d’évacuation des eaux mis en place, après celui de Keur-Niang Darou Rahaman et Pofdy.
En ce qui concerne Keur Niang, on apprend que les mesures conservatoires ont été exécutées, afin de consolider les acquis. De ce fait, la capacité de refoulement est portée à 5 000 m3/h contre 2 800 m3/h.
Ainsi, Keur-Niang refoule vers les bassins de rétention de Darou Rahaman et Poffdy qui ont été remis à flot, en attendant la construction d’un mur de clôture.
‘’Nous remercions le président de la République pour le travail qu’il est en train de faire pour la cité religieuse. Nous remercions le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, le ministre auprès du ministre de l’Eau et de l’Assainissement, en charge de la Gestion et de la Prévention des inondations et le directeur général de l’Onas. Il est venu à Touba à plusieurs reprises pour suivre les travaux’’, s’est réjoui le maire de Touba Abdoul Ahad Ka, au terme de la visite. D’autant qu’à la mairie, un dispositif de pompage de 1 500 m3 est mis en place pour parer à toute éventualité.
La zone de Captage et son nouveau bassin d’une capacité de stockage de 250 000 m3
Dans la capitale sénégalaise, l’Onas est pleinement engagé dans le reprofilage de la zone de Captage qui est entré dans une phase active. Selon nos informations, la construction du mur de clôture s’accélère sur plusieurs endroits du côté de garage Bignona, comme du point de collecte des déchets. Nos interlocuteurs soulignent que la réalisation de ce nouveau mur va réduire davantage les risques de débordement.
Au total, 11 équipes sont sur les fronts, selon le directeur des travaux, Kader Konaté. Au niveau de la station de pompage, des flexibles, des groupes électrogènes sont installés. ‘’Deux motopompes de 2 500 m3/h sont installées avec des flexibles. Aujourd’hui, même s’il y a la pluie, nous pouvons assurer le pompage sans grande difficulté’’, a renseigné le DG de l’Onas. Mamadou Mamour Diallo a annoncé la livraison de deux groupes électrogènes de 500 KVA.
Ces infrastructures en cours de réalisation font partie d’un projet de 24 milliards F CFA. La capacité de stockage de ce bassin va passer de 170 000 m3 à 250 000 m3, celle de refoulement sera de 11 000 m3/h contre 6 000 m3/h actuellement.
AMADOU FALL