Macky Sall en avocat de l’Afrique
Le président de la République a tenu, hier, son discours à la tribune de la 78e Assemblée générale des Nations Unies à New York. Lors de cette dernière prise de parole en tant que président du Sénégal, Macky Sall a une nouvelle fois endossé le costume de Président de l’Union africaine pour s’adresser à la planète. Ainsi, il a abordé plusieurs questions, allant de la pauvreté qui frappe le continent à la question de la justice climatique, en passant par le réchauffement climatique, l’émigration clandestine, la résurgence des coups d’Etat, le terrorisme et le G20.
S’agissant des périls qui guette la planète, particulièrement, l’Afrique, le Président Sall a tenu à mettre l’ONU, notamment le Conseil de sécurité, devant ses responsabilités. ‘’Une guerre de haute intensité fait courir à l’humanité le risque d’une catastrophe majeure. En Afrique, la résurgence des coups d’Etat reste un sujet de grave préoccupation. Le Sénégal a réitéré sa ferme condamnation de toute forme de changement anticonstitutionnel de gouvernement. L’urgence de l’heure, c’est aussi le terrorisme qui continue de gagner du terrain en Afrique, sans réaction appropriée du conseil de sécurité’’, a-t-il dénoncé.
‘’A maintes reprises, notamment lors de son mandat au conseil en 2016 et 2017, le Sénégal a alerté sur l’inefficacité des opérations de maintien de la paix en Afrique dont les mandats et les équipements ne répondent guère à la nature des situations. Il n’y a pas de paix à maintenir là où il s’agit plutôt de la restaurer, en combattant des groupes armés qui pillent et endeuillent au quotidien les populations innocentes, occupent de territoires entiers et menacent des Etats dans leur existence’’, a prévenu le Chef de l’Etat.
Ensuite, il a insisté sur l’inefficacité des actions menées actuellement. ‘’Les péripéties tumultueuses, actuellement, de deux missions en Afrique sont édifiantes à ce sujet. En conséquence, le Sénégal invite à nouveau le conseil de sécurité à assumer pleinement ses responsabilités dans la lutte contre le terrorisme en Afrique en vertu mécanisme de sécurité collective prévu par la charte’’.
Dans la même veine, il a appelé ‘’à la désescalade et au règlement pacifique de la guerre en Ukraine’’.
En effet, si l’on veut arriver à une paix durable, le Chef de l’Etat souligne qu’il faut mettre en place une gouvernance politique, économique et financière plus juste qui tienne compte la diversité. ‘’Le système multilatéral, héritage d’un passé révolu, est devenu obsolète. Or, comme l’a alerté le Secrétaire général Antonio Gutierrez, un système qui continue d’ignorer les réalités de son temps et les besoins de plus de ¾ de ses membres accentue les inégalités, génère les conditions de sa contestation et provoque le risque de sa fragmentation’’, a-t-il prévenu.
C’est pourquoi, il est d’avis que le G20 a montré l’exemple, en admettant l’Union africaine comme membre de plein droit. Il invite le conseil de sécurité de l’ONU à faire de même.
S’agissant de l’urgence climatique et de la nécessité de mener des actions de lutte, il a invité au respect des accords de Paris, afin que les pays africains ne s’endettent pas pour ‘’réparer et prévenir des dommages dont ils ne sont point responsables’’. ‘’Le Sénégal, souligne-t-il, est pour une transition énergétique juste et équitable’’.
AMADOU FALL