Le cri du cœur du collectif des impactés
Le collectif des impactés de l'autopont du Front de terre exige réparation de la part de l'autorité, en attendant la fin du chantier. En conférence de presse ce lundi, les riverains ont fait part de leur frustration.
Le bonheur des uns fait le malheur des autres. Même si l'autopont du Front de terre, à terme, va améliorer considérablement la mobilité dans cette zone, en attendant sa livraison, les travaux sur le chantier qui s'étend sur plus de 500 m impactent sur le vécu des populations riveraines.
En effet, elles dénoncent l'empiètement de leur espace vital par l'infrastructure. "Les boutiques ferment par manque de visibilité et donc de clients, car les chemins qui mènent aux commerces sont à peine praticables. Parmi nous, il y a des chefs d'entreprise qui avaient leur business sur cet axe. Mais nous avons finalement réduit nos effectifs pour certains et mis complètement la clé sous le paillasson pour d'autres. Tout ça pour vous dire que ce chantier a totalement chamboulé notre quotidien", soutient d'emblée ce membre du collectif Birama Sall.
Un autre impacté du nom de Moussa Sidi Sarr a voulu nuancer sa position en magnifiant notamment la portée de l'œuvre en gestation. "L'infrastructure est certes d'utilité publique, on loue d'ailleurs les travaux qui, une fois achevés, rendront le trafic un peu plus fluide. Mais à l'état actuel des choses, nous nous sentons vraiment lésés. Car après tout, nous sommes des citoyens à part entière. En un mot, cette situation est lassante. Même garer sa voiture est devenu la croix et la bannière pour un riverain du Front de terre", relativise M. Sarr.
Mais à l'instar des autres personnes concernées, il exige une indemnisation de la part de l'autorité. "Nous exigeons des dédommagements à la hauteur des pertes subies, car ailleurs cela a été fait. C'est ainsi que nous interpellons le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Mansour Faye, le Premier ministre Amadou Ba et bien sûr le président de la République pour prise en charge diligente de nos préoccupations. Nous avons décidé d'agir de la manière la plus pacifique possible, mais il faudrait qu'on nous prête une oreille attentive".
Marième Faye, qui évolue dans le commerce, ne dit pas le contraire. Elle fustige notamment la disparition pure et simple des espaces qui servaient au "déchargement des conteneurs". Une situation qui l'a obligée à "fermer boutique depuis le mois de mars".
À défaut de l’intervention de la tutelle pour soulager les peines de ces citoyens, le calvaire risque de durer encore quelques mois. Car même si le chantier avance bien et prend de plus en plus forme, l'inauguration n'est pas pour demain. Elle n'est prévue que pour le premier semestre de l'année 2024.