Au moins une dizaine de morts, dont des enfants, dans des frappes de drone de l'armée à Kidal
L'armée malienne a procédé à des frappes de drone, ce mardi matin, 7 novembre 2023, à Kidal. Au moins une dizaine de morts, dont deux à quatre enfants, selon les sources, et une vingtaine de blessés : un bilan a minima, qui pourrait s'alourdir, recoupé par RFI auprès de personnalités civiles de Kidal, notamment médicales, et de rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP). Kidal, dans le nord du Mali, est l'enjeu d'une bataille entre ce groupe rebelle, dont Kidal est le fief, et l'armée malienne. Au cœur de cette bataille : le camp de la Minusma, investi par les rebelles du CSP il y a une semaine, après le départ des derniers casque bleus, et que l'armée entend récupérer. C'est ce camp qui a été visé ce matin.
Trois frappes en moins d'une heure : la première est tombée juste à côté du camp, vers 09h00, heure locale, la suivante à l'intérieur du camp, la troisième à la sortie nord-est de la ville.
Selon les sources jointes par RFI, les enfants tués à l'extérieur du camp s'en étaient approchés pour jouer pendant leur récréation et pour trouver des objets à emporter.
Plusieurs personnalités civiles ont également été tuées dans ces frappes, dont un chef communautaire, un membre de l'autorité intérimaire de Kidal, un chef d'entreprise...
Le CSP assure qu'aucun de ses combattants ne figure parmi les victimes.
Mardi soir, les Forces armées maliennes ont publié un communiqué affirmant avoir mené des frappes contre des « cibles terroristes dans l'ex-camp de la Minusma ».
Le camp onusien avait déjà été la cible de frappes de drone, il y a trois jours, qui n'avaient alors pas fait de victime.
L'armée malienne et ses supplétifs du groupe paramilitaire russe Wagner entendent déloger le
Joints par RFI, les habitants de Kidal ne cachent pas leurs craintes devant cette menace aérienne. « Personne n'est à l'abri », confiait hier un Kidalois qui a envoyé sa famille se réfugier en Algérie.
Dans leurs récents communiqués, l'armée malienne comme les rebelles du CSP ont appelé les populations à s'éloigner des zones de combat.
À Kidal, les lieux les plus à risque sont l'aéroport et les camps militaires.
RFI