Un électricien venu fraîchement de la France arrêté et jugé
Bassirou Diouf a frôlé de justesse la faillite. Propriétaire d’un magasin de denrées alimentaires, il a été victime de vol pendant près d’un an. Pour sauver son commerce et découvrir ce qui se cache derrière sa ruine, il a instalé une caméra de surveillance. Ce qui a permis d’arrêter ses voleurs en l’occurrence Cheikh Diop et Mansour Tine. Ce dernier qui n’a pas réussi à prendre la fuite, a fait face aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar.
Depuis l’année dernière, Bassirou Diouf est victime de vol. Propriétaire d’un magasin de denrées alimentaires, en l’espace d’un an, il a perdu plusieurs millions. À un pas de mettre la clé sous le paillasson, le boutiquier a installé une caméra de surveillance afin de découvrir la source de son problème.
En effet, à chaque fois qu’il quittait le local, deux individus s'introduisaient avec une camionnette qu’ils chargeaient de sac d’oignons et de plusieurs produits de la boutique. Il s’agit de Cheikh Diop et de Mansour Tine. Ce dernier, électricien de son état, est fraîchement rentré de la France. Domicilié à Diakhaye, il a fait la connaissance de son acolyte qui lui a conseillé de transporter des marchandises. Interpellé en flagrant délit en train de dérober des produits, son compagnon a pris la poudre d’escampette. Le jeune homme, appréhendé, a fait des aveux.
Après avoir reconnu les faits qui lui sont reprochés, il a soutenu que c’est Cheikh Diop qui a mûri le plan. En effet, d’après ses déclarations, il était convenu d’aller vers le commerce de Bassirou Diouf pour y subtiliser des produits. Pis, lorsqu’il s’adonnait à sa mission, l’autre devait rester aux abords de la voiture pour faire le guet. Le sieur Tine a confié aux enquêteurs : « Je suis impulsif. C’est juste une mauvaise fréquentation ».
Ensuite, le mis en cause est revenu sur ses aveux, en soutenant qu’il ignorait que Diop n’était pas le propriétaire du magasin. Malgré cette volte-face, il a été placé sous mandat de dépôt, le 8 décembre 2023. Après plusieurs semaines de détention provisoire, Mansour Tine a été présenté aux juges du tribunal des flagrants délits de Dakar pour le chef de vol en réunion.
A la barre, le prévenu a tergiversé dans ses allégations. D’abord, il a reconnu les faits avant d’indiquer : « Diop m’a engagé pour l’aider à transporter des marchandises. Il devait me payer 20 000 francs CFA. On était deux à charger le véhicule. Il m’a dit qu’il travaillait dans les locaux ».
Compte tenu de ces explications à dormir debout, la partie civile a réclamé la somme de quatre millions de francs CFA en guise de dommages et intérêts. Le Ministère public pour sa part a requis l’application de la loi. L’avocate de la défense qui a sollicité la relaxe a évoqué la naïveté du prévenu qui est revenu au Sénégal, après neuf ans de vie en France. « Il n’a fait qu’un mois dans ce pays. Il était en possession du véhicule de sa mère. Le voleur a profité de sa naïveté pour l’embarquer dans ses manœuvres », a soutenu la robe noire.
L’affaire est mise en délibéré. Mansour Tine est retourné à la citadelle du silence, en attendant le verdict du juge qui sera rendu le 2 janvier prochain.
MAGUETTE NDAO