La tutelle équipe l’hôpital Dalal Jamm
Des unités d'assistance médicale à la procréation et de greffe de moelle osseuse ont été inaugurées, hier, à l’hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye par la ministre de la Santé et de l’Action sociale. D’un coût de 1,5 milliard F CFA, elles auront pour mission de soigner des patients qui souffrent de certains types de cancer du sang, de drépanocytose de type SS, entre autres.
L’inauguration, hier, des unités d'assistance médicale à la procréation et de greffe de moelle osseuse de l’hôpital Dalal Jamm (HDJ) de Guédiawaye est une bonne nouvelle pour les patients qui souffrent de certains types de cancer du sang et qui se font soigner hors du pays. D’un coût de 1,5 milliard F CFA, elles ont été inaugurées par la ministre de la Santé et de l’Action sociale. La docteure Khemesse Ngom Ndiaye parle d’une première en Afrique de l’Ouest.
Le bâtiment, qui accueille les deux structures, est construit sur trois niveaux. Ce qui fait dire à la cheffe du Service d’hématologie clinique et de greffe de moelle et de thérapie cellulaire, la professeure Fatou S. D. Ndiaye, que les patients seront entièrement pris en charge ici au Sénégal, depuis leur sélection jusqu’à leur traitement, grâce à ce bâtiment de dernière génération et ses équipements de dernière génération.
Par ricochet, ces acquisitions vont éviter aux patients sénégalais de se faire évacuer hors du pays. ‘’Pour un patient qui doit être greffé, ça lui coûte, au bas mot, 200 000 euros (130 millions F CFA). Donc, ce bâtiment va les aider à mieux les prendre en charge et, du coup, participer à la souveraineté sanitaire du Sénégal. Pour le moment, il y a beaucoup de patients qui sont sur les listes d’attente. Je rappelle que c’est le premier centre construit au niveau de l’Afrique noire francophone, l’Afrique de l’Ouest’’, renseigne-t-elle.
La Pr. Fatou Ndiaye ajoute que c’est un service qui est attendu, même par les collègues de la sous-région, parce qu’ils n’ont pas de centre de greffe de moelle osseuse. ‘’Ce sont, dit-elle, des patients qui sont en attente aussi au niveau des pays de la sous-région, pour pouvoir les prendre en charge et éviter de les évacuer dans les pays européens ou du Maghreb’’.
Elle révèle : ‘’Au-delà du cancer, nous sommes en train de faire également la thérapie cellulaire. Il s’agit des patients qui sont des drépanocytaires SS qui ont beaucoup de mal à être traités ici, parce qu’ils ont fréquemment des crises vaso-occlusives, des douleurs atroces. Ces crises surviennent depuis la naissance, car c’est des maladies génétiques qu’on peut, pourtant, gérer facilement, en faisant des échanges érythrocytaires pour leur permettre d’avoir une meilleure qualité de vie. Donc, ce centre, entre autres, a pour objectif de faire cette thérapie cellulaire chez les drépanocytaires, mais également chez les autres pathologies auto-humines.’’
Ainsi, elle renseigne que la structure va commencer par la thérapie cellulaire, ensuite l’autogreffe, pour par la suite s’étendre vers l’allogreffe de manière beaucoup plus spécifique, pour traiter le maximum de patients qui présentent un cancer du sang.
Il y a aussi la procréation médicalement assistée qui est en cours. Ce sera la deuxième phase de ce projet.
Quels tarifs pour bénéficier des soins ?
L’autre enjeu, dans ces acquisitions, est d’ordre financier. Combien faudra-t-il débourser pour bénéficier des soins ? Le directeur de l’hôpital a apporté des éléments de réponse. Moussa Sam Daff renseigne qu’un travail de comptabilité analytique a été fait pour rendre financièrement accessible les soins, ‘’parce qu'il ne sert à rien de construire un bâtiment pareil, de mettre des équipements et que les citoyens sénégalais ne puissent pas se soigner’’.
Ainsi, poursuit-il, ses services vont mettre des tarifs accessibles, afin que les Sénégalais, dans leur écrasante majorité, puissent être admis dans ce centre, au besoin. ‘’Notre rôle, c'est de rendre les soins financièrement accessibles. Je voulais aussi dire que l'hôpital Dalal Jamm continue sa marche inexorable vers le sommet, parce qu'il faut dire que c'est un hôpital qui a ouvert ses portes difficilement, mais grâce à l'appui de l'État du Sénégal, il est en train de gravir des échelons. Aujourd'hui, nous avons un deuxième scanner et un appareil de mammographie qui ont fini d'être installés. Le début de l'installation de la médecine nucléaire est prévu pour lundi. Le bloc opératoire de dernière génération également est en fin d'installation. C'est autant d'éléments qui nous permettent de dire que le Sénégal est en train de faire un très grand bond vers la souveraineté sanitaire’’, indique M. Daff.
Le directeur annonce, en outre, l’arrivée de l'assistance à la procréation médicale, en attendant l'installation des équipements de la phase une. La première étape de l'insémination a aujourd'hui un taux de réussite de 12 % par rapport au taux mondial qui est de 15 %. Cela constitue une grande satisfaction, à ses yeux.
CHEIKH THIAM