Publié le 3 Apr 2024 - 22:26
CENTRE AFRICAIN DE DÉVELOPPEMENT MINIER

La Coda invite les autorités guinéennes à mettre en œuvre leur engagement 

Mme Souad Aden-Osman

 

Directrice exécutive de la Coalition pour le dialogue en Afrique (CoDA), Mme Souad Aden-Osman est revenue, lors d’une conférence tenue à Accra sur la crise de la dette, sur la nécessité pour la Guinée de concrétiser la construction du siège du Centre africain de développement minier (CADM).

 

Depuis le coup d’Etat survenu en 2021 en Guinée, suivi des sanctions infligées par des organisations régionales comme l’Union Africaine, certains projets d’envergure ont reçu un coup d’arrêt. Il en est ainsi de la construction du siège du Centre africain de développement minier (CADM), bras armé de l’UA dans la mise en œuvre de sa politique minière dans le Continent. Directrice exécutive de la Coalition pour le dialogue en Afrique (CoDA), Souad Aden-Osman regrette : ‘’Nous regrettons beaucoup ce retard qui porte un frein à la mise en œuvre de la vision minière africaine. J’invite vraiment le Président Doumbouya à mettre en œuvre ce projet, conformément aux engagements de la Guinée et à sa propre tradition. C’est non seulement dans l’intérêt du Continent mais aussi dans l’intérêt de la Guinée qui est un grand pays minier.’’

Selon la chantre de la lutte contre les flux financiers illicites, la mise en place de la vision minière africaine dépend en grande partie de ce Centre. Surtout dans une Guinée où est en train d’être bâti l’un des plus grands projets miniers du Continent, à savoir le projet Simbandou. Le Centre, explique Mme Aden-Osman, sera là pour accompagner tous les Etats dans la mise en œuvre de leur politique dans ce domaine. ‘’Il y a beaucoup d’agitation autour de nos ressources, avec des contrats qui ne profitent souvent pas à nos Etats. Ce Centre et les procédures mises en place pourraient beaucoup faciliter la tâche aux pays, leurs donner des bases solides, les protéger dans leurs volontés de mieux tirer profit de leurs ressources. Je pense que c’est dans l’intérêt de tout le monde et la Guinée qui a toujours œuvré pour le panafricanisme ne doit pas être un obstacle à son opérationnalisation.’’

Revenant sur la question des flux financiers illicites, Mme Osman a salué les efforts qui ont été faits dernièrement dans le sens d’une plus grande inclusion des pays du sud dans la prise en charge de cette problématique. Grâce au combat qui a été mené, la question longtemps gérée sous le monopole de l’OCDE est maintenant à l’Organisation des nations unies. ‘’Nous nous réjouissons que le sujet soit de plus en plus pris en charge au niveau global, au niveau des nations unies. Nous avions demandé des procédures plus inclusives où les pays en développement seront à la table. Ce qui n’était pas le cas avec l’OCDE. C’est donc un progrès important’’, soutient celle qui dirige également le Secrétariat du groupe de haut niveau de l’UA sur les flux financiers illicites.

Maintenant, renseigne-t-elle, le défi est surtout d’accompagner les négociateurs africains pour un travail coordonné dans l’intérêt des peuples. Encore faudrait-il amener tout le monde à prêcher la même voix. ‘’Les réalités nationales, constate la directrice exécutive de la CoDA, prennent parfois le dessus sur les logiques régionales. Mais dans l’ensemble, nous notons de l’énergie et de l’engagement derrière cet agenda. Nous souhaiterions un peu plus d’agressivité, mais on comprend la prudence. Parce que la question n’est pas si simple.’’

L’enjeu, insiste-t-elle, c’est de mettre en place des règles qui vont favoriser un meilleur partage des ressources. De l’avis de Mme Souad Aden-Osman, ‘’il y a un déséquilibre énorme dans le partage des ressources entre les juridictions où les multinationales sont enregistrées et là où elles ont leurs activités.’’ Elle invite les Etats à faire bloc pour un changement de paradigme.

 

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