Publié le 22 Aug 2024 - 23:23

Me Moussa Boucar Thiam dénonce la gestion des médias

 

‘’Arrêtez de stigmatiser la presse sénégalaise et respectez les engagements de l’État’’. C’est le message de l’ancien ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Me Moussa Boucar Thiam, qui a publié, hier, un communiqué pour exprimer son désaccord avec les récentes déclarations du nouveau ministre  chargé de la Communication qui, selon lui, marquent une rupture avec la tradition de dialogue et de courtoisie, mettant ainsi en péril les relations entre l'État et les médias. Maitre Thiam fustige ce qu'il perçoit comme une volonté de discréditer la presse et de manipuler à la fois l'opinion publique et les employés du secteur. Il ajoute que le ministre aurait intérêt à le consulter avant de s'exprimer.

L’ancien ministre rappelle qu’en 2023, la dette fiscale de la presse sénégalaise, publique et privée, s’élevait à 10 337 595 510 F CFA en droits simples, assortie de 2 900 000 F CFA de pénalités. Notons que 50 % de cette dette provient des entreprises publiques, qui ne subissent aucune pression de l'Administration. La répartition de cette dette pour les médias publics est la suivante : la RTS doit 4 554 625 781 F CFA, l’Agence de presse sénégalaise (APS) 256 747 664 F CFA et le journal ‘’Le Soleil’’ 215 838 695 F CFA. À cela s’ajoutent les 600 000 000 F CFA dus par la TDS.

Par ailleurs, Me Thiam distingue les dettes fiscales des redevances de fréquences dues à l’ARTP par les médias, qui s’élèvent à 25 milliards F CFA. Cette dette concerne à la fois les médias publics et privés, et est jugée indue, car l’ARTP a libéré ces fréquences avec l’avènement de la TNT, les revendant ensuite aux opérateurs de téléphonie mobile pour le déploiement de la 5G.

Il souligne que le fait que cette dette soit injustement réclamée à la presse privée est préoccupant, d’autant plus que le président de la République, dans une lettre datée du 20 mars 2024, a ordonné au ministre des Finances de supprimer les dettes fiscales et les arriérés de paiement des redevances de fréquences dus avant le 31 décembre 2023.

L’ancien ministre insiste sur le fait que ‘’l’État est une continuité ; à défaut d’instructions écrites contraires, votre collègue des Finances doit exécuter cette décision présidentielle et cesser de tourmenter les responsables des entreprises de presse qui perçoivent des subventions insignifiantes dans un pays sérieux qui souhaite voir la presse autonome et prospère’’.

Fonds d’appui et de développement de la presse

Concernant le Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP), anciennement appelé ‘’aide à la presse’’, il estime qu'il ne devrait pas changer de dénomination. ‘’Ce fonds reste, en réalité, une aumône, semblable à l’aide versée aux étudiants en début d’année’’. Il critique l’utilisation des fonds par des structures non directement liées aux entreprises de presse, alimentant des suspicions de détournement de fonds publics.

Il rappelle que, selon l’article 46 du Code de la presse sénégalaise, le FADP a pour mission de soutenir les entreprises de presse en matière d’investissement, de garantir les prêts bancaires, de soutenir les initiatives en faveur du multimédia et de contribuer à la formation continue des journalistes et techniciens des médias. Le fonds doit également appuyer les radios associatives ou communautaires à but non lucratif et verser des subventions directes à l’APS en contrepartie des services fournis aux autres médias.

Ainsi, il considère qu’il est légitime d’utiliser ces fonds pour soutenir divers aspects du secteur médiatique, y compris des initiatives telles que l’organisation des assises des médias, la Convention des jeunes reporters ou encore le soutien aux grandes entreprises de presse comme GFM ainsi qu’aux médias communautaires. Il est impératif que l’État publie la liste complète des bénéficiaires des fonds de solidarité, qu’ils proviennent du FADP, du Fonds de microfinance ou d’autres sources, pour garantir la transparence.

Enfin, Me Thiam appelle les acteurs des médias à rester solidaires, soulignant que la cohésion est essentielle pour préserver l’intégrité du secteur face aux crises et aux controverses. Il exhorte les hommes des médias à une vigilance accrue, pour éviter la division au sein de la profession.

THECIA P. NYOMBA EKOMIE

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