Publié le 9 Oct 2024 - 14:32
OGO À MATAM

Power to Youth initie les jeunes à l’administration municipale

 

Dans le cadre de ses auditions citoyennes, le projet Power to Youth a offert une session de formation aux jeunes de la commune de Ogo sur les mécanismes de fonctionnement d’une collectivité territoriale. Une activité dont le but principal est de combler le déficit de formation dont souffrent les jeunes des zones déshéritées.

 

Le projet Power to Youth, basé à Matam, s'est déplacé de 20 km pour former des jeunes de la commune de Ogo sur le fonctionnement des collectivités locales. Cette activité s’inscrit dans le cadre des auditions citoyennes que le projet déroule dans les districts de Matam et de Kanel. Pour le point focal du projet Abdoulaye Diaw, la présence accrue des jeunes dans les instances de décision passera par une connaissance des rouages de l’administration municipale. ‘’L’objectif de cette audition citoyenne est de permettre aux jeunes de cette municipalité de mieux connaître le fonctionnement des collectivités territoriales, de s’imprégner aussi des relations devant exister entre les jeunes et les élus locaux, entre autres. Cette rencontre doit permettre aux jeunes de mieux comprendre comment on vote un budget’’, précise le point focal. Ce déplacement est motivé par ‘’l’idée de décentraliser les activités afin de toucher un maximum de jeunes et d’adolescents’’.

À Ogo, chef-lieu de commune, de jeunes lycéens et des adolescents ont répondu à l'appel du projet Power to Youth et c’est la thématique abordée qui les a attirés. ‘’Je suis satisfait de cette rencontre. Je n’ai pas regretté d’être venu. Quand on m'a parlé de cette formation sur le fonctionnement des collectivités locales, j’ai tout de suite dit oui, car c’est un sujet qui me tient à cœur’’, déclare Mamadou, étudiant à l'Ucad. ‘’Je m’intéresse à la politique, mais je n’ai pas beaucoup d’outils pour défendre mes arguments. Je ne comprenais pas comment une mairie fonctionne. C’est une occasion en or qui m'a été offerte et je suis très reconnaissant envers les organisateurs’’, ajoute-t-il.

En effet, les jeunes sont de plus en plus attirés par la gestion des affaires locales. Lors des dernières élections locales, les jeunes s’étaient fortement impliqués, même si une grande partie ignorait les véritables enjeux des municipales.

Aujourd’hui, Abdoulaye Diaw, à travers le projet, met les bouchées doubles pour qu’il y ait une présence significative des jeunes dans les instances de décision. Et c’est par le biais des séances de renforcement de capacités que le projet Power to Youth compte y parvenir. ‘’Pour aspirer à diriger, les jeunes ont besoin d’être formés. Dans les instances de décision, c’est la connaissance et la compétence qui ouvriront la porte aux jeunes. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi ce thème. Ici à Ogo, nous allons voir avec les jeunes comment fonctionne le budget de la commune, comment il est voté, ses prérogatives et le rôle que la municipalité doit jouer pour répondre aux besoins des adolescents et des jeunes, surtout en matière de santé de la reproduction’’, avait annoncé en amont le point focal à Matam.

Des jeunes handicapés par un déficit de formation

Depuis 2021, le projet Power to Youth multiplie les auditions citoyennes dans les districts de Matam et de Kanel. La région de Matam, située à plus de 700 km de Dakar, souffre de son éloignement. Les jeunes qui vivent dans les zones reculées du Dandé Mayoo ne sont pas bien formés, ce qui constitue un handicap à leurs ambitions. C’est ce qui justifie le choix de faire de la formation des jeunes le cheval de bataille du projet. ‘’L’acquisition de connaissances, de compétences, d’une certaine assurance et d’une capacité d’action renforcera la capacité des jeunes à remettre en cause et à briser les normes, les politiques et les systèmes sociaux de manière collective. Cela renforcera progressivement leur rôle et leur position au sein de la société, et leur permettra de s’attaquer aux pratiques néfastes, à la violence sexuelle et basée sur le genre ainsi qu'aux grossesses non désirées et de revendiquer l’espace civique nécessaire pour mener à bien ce changement’’ détaille celui qui assure en même temps la présidence du Conseil communal de la jeunesse de Matam.

Commune de Ogo : 66 conseillers, 5 adjoints, dont 3 femmes

La session de formation qui s'est déroulée dans la salle de conférence de la mairie, a vu la présence de deux adjoints au maire de Ogo, Amadou Diallo et Balel. Pour Abdoul Ndiaye, le 2e adjoint au maire, l’initiative du projet vient en appoint à la volonté de l’équipe municipale. ‘’Nous remercions le projet de nous accompagner. Faire comprendre aux jeunes un peu plus le fonctionnement de la collectivité territoriale est un atout pour nous (car) les jeunes sont amenés à prendre la relève. La commune de Ogo compte 66 conseillers municipaux, constitués en grande partie de jeunes et de femmes. D’ailleurs, parmi les cinq adjoints au maire, trois sont des dames. Cela montre que nous accordons une place importante aux jeunes et aux femmes’’, conclut l’homme de confiance du maire.

Djibril Bâ (Matam)

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