L’ancien militaire français se confond en excuses
Hubert Patrice n’est pas d’accord sur le prochain départ des militaires français du Sénégal. L’ancien militaire français, qui est né et a grandi au Sénégal, s’en est pris au président de la République. Il a tenu des propos offensants contre lui. Ce qui lui a valu sa comparution devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, hier.
Désormais, Hubert Patrice, 73 ans, va remuer sa langue sept fois avant de parler. N’ayant pas approuvé l’annonce du départ prochain des militaires français du Sénégal, il a tenu des propos discourtois à l’endroit du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Cette offense au chef de l’État lui a valu sa comparution hier, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.
Face aux magistrats, l’homme, qui dit être un ancien militaire français, a ravalé ses propos. ‘’J’ai tenu à présenter mes excuses pour atténuer les choses. Je suis né au Sénégal et j’habite au Plateau. Je réfute avoir injurié Diomaye. Je reconnais toutefois avoir dit que Diomaye déconne en voulant renvoyer l’armée française’’, a-t-il déclaré.
Témoin des faits, Alarba Baldé renseigne que c’est dans un point de transfert d’argent que le prévenu a tenu ses propos discourtois à l’endroit du président de la République. ‘’Il a aussi dit que le Sénégal est un pays maudit parce que Diomaye prévoit de renvoyer des éléments de l'armée française. J'étais remonté. Je lui ai demandé pourquoi il a parlé ainsi du président en face de moi, alors que j'étais en tenue. Je lui ai dit que j'allais appeler les gendarmes, mais il m'a demandé de ne pas le faire. Le propriétaire des lieux où ces propos ont été tenus a été entendu à la gendarmerie. Ce dernier m'a dit qu'il fallait qu'on pardonne au prévenu’’, a soutenu Baldé.
Le maître des poursuites, qui estime que l’on est dans une logique d’apaisement, n’a pas requis une peine ferme de prison. Ainsi, il s’en est rapporté à la sagesse du tribunal. ’’C'est au cours d'une discussion qu'il a tenu des propos offensants contre le président de la République. Le gendarme Baldé, témoin des faits, ici présent, a soutenu que le prévenu, avec l’insulte à la bouche, disait que le président ne devait pas renvoyer les éléments de l'armée française. Le propriétaire des lieux, entendu à la police, dit qu'il n'a pas entendu d'injures’’, a indiqué le substitut du procureur de la République.
Selon l’avocat de la défense, Me Soumaré, son client s’est excusé depuis le début. D’ailleurs, dit-il, quand il l’a vu à la cave, celui-ci lui a affirmé que c’est Diomaye son président. ‘’Il a même les photos de Diomaye et de Sonko collées sur sa moto. Vous jugez un Sénégalais et non un Français. Il vit parmi nous’’, a plaidé la robe noire qui sollicite une application bienveillante de la loi pour son client, qui a préféré rester au Sénégal pour son amour pour le pays.
Le tribunal, après en avoir délibéré, a relaxé le prévenu au bénéfice du doute.
MAGUETTE NDAO