Des travailleurs d’Excelec et de LCS s'insurgent contre leurs employeurs
Comme bien souvent, le siège du Frapp a encore accueilli des travailleurs pas satisfaits de leurs employeurs. Cette fois-ci, ce sont les travailleurs d’Excelec et Les Câbleries du Sénégal qui montent au créneau.
Ce lundi, une ambiance plus ou moins “électrique” a prévalu au siège du Frapp. Des employés d’Excelec et de la société Les Câbleries du Sénégal (LCS) n'apprécient pas d'être court-circuités par leurs managers respectifs. “Le 9 octobre 2024, le top management de la boîte Excelec, à savoir le directeur général, la directrice adjointe, le directeur de production, etc., avec le truchement de quelques huissiers, a procédé à la suppression d'une centaine de postes de la façon la plus abusive qui soit. Pis encore, dans leur entendement, cette suppression de postes est considérée comme un licenciement. Or, du point de vue de la loi, ce sont deux choses totalement différentes”, soutient le porte-parole du collectif, Moustapha Ba. Il poursuit pour faire savoir qu'ils étaient victimes d'un abus de pouvoir de la part du groupe Excelec.
“Au début, nous ne voulions pas prendre part à cette violation flagrante de nos droits. Mais à notre grande surprise, après avoir licencié tout ce beau monde, le groupe s'est rabattu vers les journaliers qu'il rentrerait tous les cinq jours en fonction de la demande, de la commande”.
Dans ses explications, M. Ba a fait part des lenteurs judiciaires et a lancé un appel aux gouvernants pour qu’Excelec revienne à de meilleurs sentiments. “Nous sommes allés en justice pour espérer obtenir gain de cause, mais on sait tous à quel point le système judiciaire peut être lent. Cette raison fait que nous interpellons les plus hautes autorités, à savoir le président de la République d'une part et le Premier ministre d'autre part, pour qu'ils viennent à notre chevet. Sans oublier le ministre du Travail, car nous sommes une centaine de pères, mères et soutiens de famille”.
Selon M. Ba, leur ancien employeur est obligé de revoir sa copie, dans la mesure où il bénéficie beaucoup de la commande publique. “Autre chose, il est inconcevable que ce sous-traitant qui travaille avec des agences de l'État comme la Senelec ou encore le PUDC et qui capte des marchés un peu partout fasse subir autant de tort à des Sénégalais”.
Même si dans l'entreprise Les Câbleries du Sénégal, les proportions sont un peu moindres, on est toujours en face d'un problème de licenciement. Le délégué du personnel, Ousmane Camara, est revenu plus amplement sur les soubassements de cette attitude de leur employeur. “Parce qu'on a souhaité un simple respect de nos droits relatifs aux charges par rapport aux produits, que la direction nous a accusés de rébellion, de vouloir faire grève. Ce qui est totalement faux”.
Après cette brève clarification, M. Camara a expliqué que leur syndicat allait dire niet face à ce coup de force. Ainsi, neuf délégués de personnel et cinq autres employés sont menacés de renvoi. Les Câbleries du Sénégal ont déjà saisi l'inspection du travail pour leur licenciement pur et simple. Ce que nous n'accepterons pas. Et nous interpellons toutes les autorités étatiques pour ne prêter main-forte”.
Mamadou Diop