Publié le 10 Mar 2025 - 11:25

Pétrole et gaz au Sénégal, pour que nul n'en ignore

 

*(Publié en juin 2019, réactualisé)* - D’importantes réserves d’hydrocarbures (de classe mondiale selon les sociétés pétrolières qui les ont révélées) ont été récemment découvertes pour la premières fois au Sénégal : 1,5 milliards de barils de pétroles par les sociétés Cairn (Grande Bretagne) et FAR (Australie) ; 590 milliards de m3 de gaz (450 + 140) par la société Kosmos (Etats-Unis).

Dans ce contexte, il est impératif que ces ressources soient exploitées dans l’intérêt de notre pays. Car, les industries extractives peuvent constituer un facteur déterminant de réduction de la pauvreté, de prospérité partagée et de développement durable, et un moteur de la croissance économique inclusive dans de nombreux pays en développement, riches en ressources minérales.

*Risques écologiques* (passage en lien avec la fuite annoncée de gaz au GTA)

L'exploitation d’hydrocarbures a des risques. Des fuites de pétroles et/ou de gaz, des explosions d’engins et autres incidents peuvent survenir et peuvent constituer de réelles menaces pour l’environnement. Pour le Forum civil par exemple, le Sénégal n’est pas encore prêt pour exploiter le pétrole car n’ayant pas les moyens de contrôler le périmètre offshore qui doit faire l’objet de cette exploitation. Birahim Seck et compagnie déplorent le fait que "l’Etat se précipite de signer des contrats avec les entreprises extractives."

La section sénégalaise de Transparency International ne se limite pas à émettre des critiques et faire des observations. Conformément à sa mission et à sa vision de promotion des valeurs de bonne gouvernance, le Forum Civil a formulé des propositions pour une réforme bénéfique du Code pétrolier. Ces propositions concernent : la sélection attributaire des droits-titres ; la prospection/produit (exploration/exploitation) ; la fiscalité et autres revenus de l’Etat (part de l’Etat dans la production, celui du privé, le contenu local) ; l’environnement ; la sécurité ; le social ; les litiges ; la confidentialité, la faisabilité... Tout ceci doit faire l’objet d’étude de la part des autorités étatiques.

*Le fléau du blanchiment de capitaux et de la fraude fiscale*

Les principales sources de blanchiment de capitaux sont la corruption, la fraude fiscale, l’évasion fiscale, les trafics, les crimes et délits divers, l’immobilier, le foncier, etc. Des hommes d’affaires et des politiques possèdent des comptes dans les paradis fiscaux (pays ou territoire à fiscalité réduite ou nulle). Par exemple, certaines multinationales domicilient leurs entreprises à l’île Maurice (qui a signé une convention fiscale avec notre pays) pour éviter la fiscalité sénégalaise. Cette signature de convention n’est pas utile aux yeux des experts, d'autant plus que l’île Maurice n’a pas d’ambassade au Sénégal et notre pays n’y est représenté que par un consul honoraire. Toujours selon des experts dans le domaine, la signature de conventions entre le Sénégal et le Luxembourg, n’a aucune utilité pour notre pays, sachant qu’il n’y a pas d’entreprises luxembourgeoises au Sénégal et vice versa.

Donc, de telles conventions ne servent qu’à favoriser le blanchiment de capitaux et la fraude fiscale. Ici, il faut comprendre que les conventions fiscales entre Etats sont le lieu spécialisé pour la fraude fiscale de la part des multinationales, et un moyen pour elles de fuir les impôts.

*Un Peuple, un But, une Foi et un Partage Équitable de Nos Richesses !*

Avec l’exploitation des gisements d’hydrocarbures, qui doit débuter en 2021, et dont les retombées sont estimées en milliers de milliards (on parle de 16 000 milliards de FCFA sur 30 ans), la vie des Sénégalais doit impérativement changer. Puisqu'il est impossible de donner à chaque citoyen sa part du «gâteau», les problèmes quotidiens des Sénégalais devraient être réglés. Il ne doit plus y avoir de femmes qui meurent en accouchant, par faute de moyens ; plus d’élèves qui étudient dans des abris provisoires ; plus de manifestations d’étudiants pour réclamer la bourse ; plus de grèves de travailleurs pour des revendications syndicales ; plus de localité en manque d'infrastructures de base ; plus de gens qui meurent de maladies par manque de moyens... Également la vie ne devrait plus être chère et le taux de chômage devrait être considérablement réduit.

*Coumba Ndoffene Diouf*
*ndoffenejournaliste@gmail.com*

Section: 
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