Publié le 13 Mar 2025 - 20:38
NABOU CISSÉ, AUTEUR DU LIVRE "LES AILES DE FATIMA"

‘’J’ai à mon actif plus d’une vingtaine de romans et recueils de poèmes non encore édités’’

 

Après avoir évolué dans le secteur hôtelier pendant plus d’une décennie, l’ex-mannequin Nabou Cissé a écrit son premier livre intitulé ‘’Les ailes de Fatima’’. Dans cet entretien avec ‘’EnQuête’’, celle qui se définit comme une femme africaine passionnée par l’écriture, le tourisme, la culture et les voyages nous parle de ses passions littéraires, avec à son actif plus d’une vingtaine de romans et de recueils de poèmes non encore édités ainsi que de son avenir en tant qu’écrivaine. De plus, elle nous donne sa recette pour inciter les jeunes à aimer la lecture.

 

Du mannequinat à l’écriture, ce sont deux mondes différents. Qu'est-ce qui vous a poussée à écrire ?

Le mannequinat et l’écriture sont effectivement deux mondes qui semblent différents, mais ils partagent plusieurs points de convergence. Ils représentent une forme d’expression créative, un désir de communiquer et un certain engagement avec le public. Cependant, il faut savoir que j’écrivais bien avant d’entrer dans le monde du mannequinat. J’écrivais déjà à l’âge de 13-14 ans, sans même avoir conscience que j’étais en train d’écrire. J’écrivais, car c’était un moyen pour moi de m’évader, de me calmer, d’être en connexion avec autrui et de me sentir libre.

‘’Les ailes de Fatima’’ est votre premier livre. De quoi parle-t-il et quels sont les thèmes abordés ?

Il s’agit d’une jeune femme sénégalaise partagée entre l’amour de ses parents divorcés, l’amour qu’elle cherche elle-même et la religion d’autrui. Lorsqu’elle trouvera l’amour, elle devra faire un choix et de ce choix découlera l’irréparable. Les thèmes actuels y sont abordés, tels que l’amour, la religion d’autrui, le mariage, le divorce, le remariage et les liens fraternels (Fatima et sa demi-sœur), entre autres.

S'agit-il d'une œuvre autobiographique ? Dans ce cas, que cherchez-vous à montrer ?

Il ne s’agit pas d’une œuvre autobiographique, mais elle est composée de 10 % de réalité et de 90 % de fiction. Mon rôle, en tant qu’écrivaine, est de faire en sorte qu’en me lisant, le lecteur se pose des questions sur la vie de l’auteur. Mon objectif est de faire vivre aux lecteurs ce que le personnage principal vit. Je veux faire voyager le lecteur à travers des univers imaginaires ou réels, en éveillant des images mentales et des émotions à travers les mots. Je cherche à faire ressortir ou à développer cette empathie que chacun de nous a en lui, bien cachée, afin que chacun puisse se mettre à la place de l’autre avant de le juger. C’est peut-être surréaliste, mais chaque personne a une bonté en elle et doit la développer pour aider autrui. L’écrivain reste et demeure la voix de ceux qui n’ont pas de voix.

Alors, quelle sera la suite, surtout en ce qui concerne la promotion ?

Pour le moment, nous attendons un visiteur, que ce soit ma famille musulmane ou chrétienne. Laissons le carême et le ramadan être accueillis et honorés comme il se doit, puis nous nous attaquerons à la promotion du roman avec une cérémonie de dédicace ainsi que des participations à des émissions littéraires, des podcasts, des clubs de lecture, etc. Sans oublier des petits projets innovants autour du roman et de la lecture en général.

Peut-on s'attendre à une suite, autrement dit, d'autres livres dans d'autres domaines ou la suite de celui-ci ?

J’ai à mon actif plus d’une vingtaine de romans et de recueils de poèmes non encore édités, abordant divers thèmes. Nous pourrions envisager une suite à ce roman, tant que la demande provient de nos chers lecteurs. Auparavant, mes écrits étaient un jardin secret. Aujourd'hui, que ce jardin a été révélé au grand public, j’ai désormais un patron : ce sont mes chers lecteurs.

Quel regard portez-vous sur le monde de la lecture, mais aussi sur la disparition des bibliothèques et des jeunes qui ne lisent plus ?

La lecture traditionnelle avec le livre papier est souvent perçue comme une expérience sensorielle unique. Le contact du livre, l’odeur des pages, l’intimité de se plonger dans un livre et d’avoir l’impression d’y être sont des éléments uniques que les nouvelles technologies ne peuvent nous procurer.

Cependant, l’objectif est d’intéresser les jeunes à la lecture. Donc nous devons nous adapter aux nouveaux formats et aux nouvelles technologies actuelles. Par ailleurs, j’incite les librairies à créer un petit espace de lecture afin d'intéresser nos jeunes et de trouver des stratégies pour les captiver. Hélas, les bibliothèques, lieux centraux de rencontres avec des mondes imaginaires ou intellectuels, tendent à disparaître, ce qui représente une perte de repères culturels et sociaux.

Que serait votre baguette magique pour renverser cette tendance et pousser les jeunes à lire comme c'était le cas autrefois ?

Si j’avais une baguette magique pour renverser cette tendance et inciter les jeunes à lire davantage, je la brandirais en plusieurs étapes. D’abord, il faudrait que nos romans soient faciles à dévorer, c’est-à-dire de moins de 100 pages. Ensuite, il faudrait intégrer la lecture dans la culture numérique pour nous adapter au monde des jeunes. Enfin, il serait essentiel de mettre en place un système de récompenses et d’incitations à la lecture. Il faudrait aussi revisiter l’éducation en rendant les livres plus accessibles et la lecture plus collaborative, et créer même des lieux de lecture attractifs. Si nous parvenons à réunir plaisir, technologie et partage, la lecture retrouvera son allure captivante auprès des jeunes.

PAR CHEIKH THIAM

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