Les résultats d’une étude de la DPPEE

Selon la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), il y a eu une hausse des dépenses alimentaires des ménages, au quatrième trimestre 2024.
Une enquête de perception de la conjoncture par les ménages (EPCM), réalisée par la DPEE, a fait ressortir, au quatrième trimestre 2024, une hausse des dépenses alimentaires, pour la plupart des ménages interrogés (85,4 %). Plus de deux tiers des familles interrogées (70,6 %) assurent trois repas par jour durant la même période, contre 70,3 % au trimestre précédent ; soit une hausse de 0,3 point en variation trimestrielle. Ceux qui assurent deux repas par jour représentent 29,0 % des interrogés, contre 0,4 % qui n’ont qu’un repas par jour.
L’inflation, selon la même source, demeure le principal choc subi par les ménages (85,2 %) au quatrième trimestre 2024. En outre, 16,3 % des ménages sont affectés par les coupures d’électricité et 4,0 % signalent l’incapacité du principal soutien de famille.
Concernant les dépenses en électricité, 65,3 % des foyers ont relevé une augmentation entre les deux dernières factures.
Durant la même période, l’enquête de conjoncture sociale a révélé que la plupart des ménages de Dakar ont accès à l’eau potable (99,2 %) et à l’électricité (98,5 %). L’assainissement est resté modérément accessible (30,8 % des ménages).
Pour ce qui est des dépenses de scolarité, elles sont restées stables pour 53,8 % des ménages. Le taux moyen de scolarisation des enfants de plus de 6 ans à Dakar, selon le rapport, s’établit à 94,1 % (96,6 % dans les familles moyennes contre 90,5 % dans les grandes familles). La proportion de ménages ayant des enfants de moins de 18 ans qui travaillent se situe à 2,1 % (1,3 % pour les familles moyennes contre 5,7 % dans les grandes familles).
En outre, 0,3 % des familles moyennes comptent des enfants confiés, contre 6,9 % pour les grandes familles, portant la proportion globale de ménages ayant des enfants confiés à 1,5 %.
Par ailleurs, les frais de transport et de santé ont été jugés en hausse ou stables pour la majorité des personnes interrogées.
Les pertes d’emploi sont également déplorées par 1,3 % des ménages interrogés.
Ainsi, la confiance des ménages s’est encore dégradée en rythme trimestriel. L’indicateur synthétique a perdu 1,1 point et s’est situé à 78,9, en dessous de son niveau de longue période (100).
Globalement, l’opinion des ménages sur leur situation financière et sur la situation économique du pays est quasiment défavorable, comparativement au troisième trimestre 2024. Dans la même veine, les soldes d’opinion relatifs à leur capacité d’épargne actuelle et future se sont respectivement réduits de 6,5 points et 6,3 points.
Pour ce qui est du solde correspondant à l’opportunité de faire des achats importants, il a légèrement progressé de 1,5 point par rapport au trimestre précédent.
Pour ce qui est de la situation économique du pays, l’opinion des ménages est totalement défavorable au dernier trimestre de 2024. Les soldes correspondants à leur niveau de vie présent et futur ont diminué, respectivement de 5,8 points et 1,4 point en variation trimestrielle. Ces soldes se retrouvent largement en dessous de leurs moyennes de long terme.
Quant aux craintes des ménages sur une éventuelle hausse du chômage, elles se sont accentuées de 9,8 points entre les deux derniers trimestres de 2024. Le solde correspondant est ressorti à 27,1, au-dessus de sa moyenne de long terme.
Le déficit commercial du Sénégal s’est dégradé
Selon toujours la DPEE, le déficit commercial du Sénégal s'est dégradé de 14,4 milliards, s’établissant à 544,5 milliards par rapport au trimestre précédent. Cette détérioration résulte d’une hausse des importations de biens (+231,6 milliards) plus soutenue que celle des exportations (+189,4 milliards). Le taux de couverture des importations par les exportations s’est établi à 69,0 %, soit une progression de 3,1 points de pourcentage par rapport au troisième trimestre de 2024.
Durant le trimestre sous revue, les exportations de biens du Sénégal ont progressé de 18,5 % (+189,4 milliards) en variation trimestrielle, pour se situer à 1 212,8 milliards. Cette hausse est attribuable, principalement, à l’accroissement des ventes à l’étranger de produits pétroliers (+137,5 milliards), de produits halieutiques (+16,7 milliards) et d'or brut (+14,2 milliards).
Cette augmentation des exportations de produits pétroliers s’explique par la forte augmentation des quantités vendues (+112,5 %), en relation avec le démarrage de l’exploitation des hydrocarbures. Quant aux produits halieutiques, leur progression résulte de l’augmentation simultanée des quantités expédiées (+1,7 %) et du prix implicite (+9,4 %). Pour ce qui est de l’or brut, l’accroissement des exportations est imputable, essentiellement, à une progression des prix implicites (+9,4 %).
Toutefois, la tendance haussière des exportations a été légèrement amoindrie par la baisse des expéditions d’engrais minéraux et chimiques (-0,8 milliard). Cette contraction est attribuable à la réduction des quantités exportées (-42,4 %) couplée, dans une moindre mesure, à une hausse des prix implicites (+26,6 %).
En glissement annuel, les exportations de biens ont progressé de 67,8 % (+490,1 milliards) pour se situer à 1 212,8 milliards. Cette dynamique est soutenue, principalement, par la hausse des ventes à l’étranger de produits pétroliers (+263,7 milliards) et d’or brut (+41,5 milliards). L’augmentation des exportations de produits pétroliers résulte d’une forte hausse des quantités vendues qui ont presque triplé, tandis que la progression des expéditions d’or brut s’explique, essentiellement, par une hausse des prix implicites (+34,5 %).
Toutefois, ce dynamisme des exportations de biens a été, partiellement, atténué par une baisse des expéditions de ciment hydraulique (-6,0 milliards), attribuable à une diminution simultanée des quantités (-13,5 %) et des prix implicites (-8,7 %).
En cumul, les exportations de biens ont crû de 20,5 % (+663,7 milliards), en liaison essentiellement avec l’augmentation des ventes de produits pétroliers (+351,9 milliards), d'or brut (+58,1 milliards), de zircon (+16,0 milliards) et de titane (+13,0 milliards). La hausse observée sur les expéditions de produits pétroliers, de zircon et de titane s’explique essentiellement par la hausse significative des quantités exportées, respectivement, de 82,0 %, 32,3 % et 41,6 %, associée à une baisse des prix implicites.
Concernant la progression des exportations d’or brut, elle découle de la hausse des prix (+9,4 %) associée à un léger recul des quantités (-0,5 %).
Cependant, cet élan des exportations a été modéré par la baisse des ventes d’engrais minéraux et chimiques (-9,0 milliards) et de produits halieutiques (-4,8 milliards). La contraction des exportations d’engrais minéraux et chimiques est attribuable à une forte baisse des volumes (-48,1 %), avec des prix implicites ayant progressé de 46,9 %.
De même, le repli des exportations de produits halieutiques s’explique par une diminution des quantités (-2,3 %), tandis que les prix implicites ont légèrement augmenté (+1,1 %).
Progression des importations
Durant le quatrième trimestre de 2024, les importations de biens ont progressé de 13,1 % (+231,6 milliards), par rapport au trimestre précédent, pour se hisser à 1 996,9 milliards. Cette progression des importations de biens est due, principalement, à l'augmentation des achats de ‘’véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles’’ (+217,5 milliards), de ‘’fruits et légumes comestibles’’ (+13,6 milliards), de riz (+6,4 milliards) et de ‘’machines, appareils et moteurs’’ (+3,6 milliards).
S’agissant de la hausse des achats de ‘’véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles’’, la DPEE avance l’augmentation simultanée des quantités (+122,7 %) et des prix implicites (+26,3 %). La hausse des achats de ‘’fruits et légumes comestibles’’ et de riz est, elle liée, essentiellement, à l’augmentation des quantités achetées, respectivement, de 95,2 % et 9,8 %. En revanche, la croissance des importations a été atténuée par la baisse des achats de produits pétroliers, en particulier des autres produits pétroliers, dont les importations ont reculé de 77 milliards F CFA. Cette contraction est due à une réduction des volumes (-11,8 %), combinée à un repli des prix implicites (-6,4 %).
Au quatrième trimestre 2024, l’économie sénégalaise a enregistré des gains de compétitivité-prix évalués à 1,6 % par rapport au troisième trimestre. Ce résultat est attribuable aux effets combinés du différentiel d’inflation favorable (-0,7 %) et de la dépréciation de la monnaie locale par rapport aux devises des pays partenaires commerciaux (-0,9 %). Comparativement au quatrième trimestre de 2023, la compétitivité-prix de l’économie sénégalaise s’est améliorée de 0,9 %, à la faveur principalement du différentiel d’inflation favorable (-7,6 %), malgré l’appréciation de la monnaie locale vis-à-vis des partenaires commerciaux (+6,7 %).
En moyenne, sur les douze mois de l’année 2024, des pertes de compétitivité-prix estimées à 0,9 % sont observées, comparativement à la même période de l’année précédente, en liaison avec l’appréciation du franc CFA par rapport à la monnaie des pays partenaires commerciaux (+8,1 %), malgré un différentiel d’inflation en faveur de l’économie nationale (-7,1 %).
Sur la période sous revue, les pertes de compétitivité ont été plus prononcées vis-à-vis des partenaires de la CEDEAO hors UEMOA (+43,7 %).
Les chiffres du marché de la téléphonie
Sur le marché des télécommunications, la téléphonie mobile, segment leader, a totalisé un parc de 23 519 603 à fin décembre 2024, en progression de 1,1 % par rapport au trimestre précédent et de 5,0 % sur un an. Le volume cumulé des communications émises est ressorti à 10,36 milliards de minutes au cours de ce trimestre, contre 10,23 milliards au trimestre précédent, soit une hausse de 1,1 %. Comparé à fin décembre 2023, le volume cumulé des communications du segment mobile a augmenté de 6,2 % au quatrième trimestre 2024.
Concernant le trafic de messages texte (SMS), 504,26 millions d’unités ont été émises au quatrième trimestre 2024, en baisse de 1,1 % par rapport au trimestre précédent. Sur un an, une baisse de 5,0 % du nombre de messages texte est notée au quatrième trimestre 2024. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile s’élève à 130,43 % à fin décembre 2024.
Pour ce qui est de la téléphonie fixe, son parc global de lignes a augmenté de 4,3 % entre les troisième et quatrième trimestres 2024, s’établissant à 314 829 lignes. Comparativement à la même période en 2023, le parc de lignes fixes s’est replié de 21,1 % au quatrième trimestre 2024. Le taux de pénétration sur ce segment de marché est estimé à 1,75 % au 31 décembre 2024.
S’agissant de l’Internet, son parc global s’est situé à 21 872 571 lignes à fin décembre 2024, soit une augmentation de 2,6 % en rythme trimestriel. Les utilisateurs de l’Internet mobile 2G/3G/4G/5G ont représenté 94,5 % du parc Internet sur cette période. Sur un an, une progression de 10,2 % du parc de l’Internet est notée au quatrième trimestre de l’année 2024. Le taux de pénétration sur ce segment de marché est ressorti à 121,3 % à fin décembre 2024.
Ces contraintes soulevées par des chefs d’entreprise
Sur l’année 2024, les contraintes les plus soulignées par les chefs d’entreprise sont la baisse de la demande (48,8 %), le recouvrement difficile des créances, surtout au niveau des BTP (90,2 %), la fiscalité (64,7 %) ainsi que la concurrence jugée déloyale (52,2 %).
CHEIKH THIAM