Publié le 30 Jul 2025 - 08:40
TRANSITION CLIMATIQUE ET GOUVERNANCE LOCALE :

À Fatick, la jeunesse se forme pour veiller sur les fonds verts

 

Dans une région parmi les plus exposées aux effets du changement climatique, l'organisation Budgit a organisé une formation sur la finance durable à l'intention des jeunes de Diofior. L'objectif est de leur permettre de mieux comprendre les budgets publics à vocation écologique et de jouer un rôle actif dans la gouvernance environnementale.

 

Fatick fait partie des régions les plus vulnérables aux impacts du changement climatique. Malgré ses richesses naturelles, la région est confrontée à d'importants défis environnementaux. Ce problème, associé à une gestion inadéquate des déchets et à la vulnérabilité de ses écosystèmes humides, menace la biodiversité, la productivité agricole et les activités de pêche.

C'est dans ce contexte que Budgit, une organisation civique dont l'objectif est de rendre le budget et les données publiques du Sénégal compréhensibles et accessibles à tous les niveaux d'alphabétisation, a initié un atelier de formation au foyer des jeunes, destiné aux membres de l'association Ambassadeurs de l'environnement de Diofior, sur la finance durable, tout en poursuivant des objectifs environnementaux et/ou sociaux.

Devant les représentants du maire et du Service des eaux et forêts de Fimela, les jeunes membres de l'association, des environnementalistes, des acteurs du secteur privé, des étudiants et le mouvement des scouts, le directeur pays de Budgit, El Hadj Amadou Samb, après un exposé sur les aléas climatiques dans la zone du delta du Saloum — raréfaction des pluies, salinisation des terres, érosion côtière, déforestation et disparition des mangroves — a présenté le Budget vert et le Fonds vert pour le climat comme des projets d'atténuation, de transition énergétique, de reboisement, d'adaptation climatique et de gestion des déchets pour une bonne gouvernance climatique.

Dans le document remis aux participants, on peut noter qu'au Sénégal, l'agriculture, dépendante des saisons pluviométriques, pourrait voir sa production céréalière diminuer de 30 % cette année. En 2024, 2,5 millions d'hectares de terres arables étaient déjà dégradés. L'élevage souffre également de la raréfaction des ressources en eau et d'une baisse de la productivité animale.

Quant à la pêche, le réchauffement des eaux et l'exploitation du pétrole à Sangomar, dans le département de Fatick, diminuent le stock de poissons, entraînant la perte de nombreux emplois et des migrations.

Selon Aminata Diop, chargée de communication du projet au sein de Budgit Sénégal, à l'occasion de la clôture de ce programme de recevabilité verte, la population, à partir de cet atelier, aura une meilleure compréhension du budget vert ainsi que de l'ensemble des ressources qui ont été affectées aux projets à mais environnemental.

Bien qu'ils soient victimes des risques climatiques, la plupart des habitants de la région de Fatick ne sont pas conscients des risques liés au changement climatique ni des politiques environnementales mises en place pour protéger leur environnement. Selon l'enquête 2003 sur le budget ouvert, le Sénégal a reçu une note de participation de 0 sur 100, ce qui indique que les citoyens n'ont que peu d'occasions de s'engager dans le processus budgétaire.

Ce manque de sensibilisation à la politique gouvernementale constitue un obstacle majeur à la mise en place des politiques environnementales durables. Avec un accès limité aux données budgétaires et une implication insuffisante des communautés dans les projets publics écologiques, de nombreux citoyens ne sont pas conscients du pouvoir et de l'influence qu'ils peuvent exercer pour faire changer les choses dans leurs communautés. 

Dans son allocution, Babacar Diome, président de l'association les Ambassadeurs de l'environnement, qui s'est réjoui de cet atelier de formation, précise que désormais, les populations de la région de Fatick pourront favoriser, avec ces connaissances acquises, la stabilité environnementale et économique à long terme en exigeant que les fonds de financement climatique soient utilisés de manière efficace, afin d'assurer la durabilité de l'environnement, la croissance économique et le bien-être social.

Le changement climatique concerne tout le monde et la façon dont les fonds climatiques sont gérés pour déterminer l'avenir des communautés. En tant que citoyens, ils ont le pouvoir de veiller à ce que ces fonds soient utilisés de manière transparente, efficace et équitable.

Ousmane Thiam / Fatick

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