«On ne peut enclencher ce jugement que si les charges sont suffisantes»
Si le Sénégal se dit prêt à ouvrir le procès d’Hissène Habré d’ici le 31 décembre prochain, cela ne sera possible que lorsqu’il y aura suffisamment de charges contre l’ancien président tchadien. C’est l'avis de Cheikh Dieng, magistrat du parquet, venu participer à l’atelier. «On ne peut enclencher ce jugement que si les charges qui pèsent sur lui (Hissène Habré) sont suffisantes. Le cas échéant, le juge instruit le dossier. Sinon, on ne peut pas le juger», explique-t-il. L’ancien homme fort du Tchad, en exil au Sénégal depuis 22 ans, est accusé de plusieurs crimes dans son pays d'origine (…)
Par ailleurs, Cheikh Dieng a proposé le redéploiement de la CPI vers les pays des prévenus «pour rapprocher la justice des justiciables et non pas rapprocher les justiciables de la justice». «La plupart des personnes traînées devant cette Cour viennent de l’Afrique, constate-t-il. Pourquoi n’y aurait-il pas des chambres de la CPI qui siégeraient en Afrique avec tout le dispositif juridique et logistique et que le noyau reste aux Pays Bas ?», suggère M. Dieng. Cela réglerait la «réticence des Africains» vis-à-vis de la CPI et surtout «permettrait aux victimes d’assister aux procès de leurs bourreaux».
DAOUDA GBAYA
AVERTISSEMENT!
Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.