Karim dans le collimateur
Karim Wade a bien l'intention de se présenter à sa convocation devant les gendarmes, jeudi 15 novembre. L'ancien ministre et fils du président sénégalais Abdoulaye Wade réfute les allégations de corruption portées contre lui, et fustige "l'amateurisme" du procureur en charge de son dossier.
Déjà auditionné à deux reprises, en juillet, Karim Wade, qui s'est reconverti dans le consulting auprès d'investisseurs internationaux désireux de s'installer en Afrique, est convoqué le 15 novembre devant la section de recherches de la gendarmerie.
L'ancien conseiller à la présidence, patron de l'Agence nationale de l'Organisation de la conférence islamique (Anoci), puis ministre d'État (Coopération, Transports aériens, Infrastructures et Énergie) est dans le collimateur de la cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei), réactivée par le nouveau chef de l'État. Déférera-t-il à la convocation ?
"Amateurisme"
« Oui, nous a expliqué Karim Wade, je répondrai à toutes les questions, même si je crains que tout cela n'obéisse à des fins politiques. Je constate que, pour l'instant, on nage dans l'amateurisme. Le procureur spécial parle ainsi de 1 000 milliards de F CFA (1,5 milliard d'euros) détournés.
Or cela correspond au budget annuel du Sénégal, alors que nous sommes sous la surveillance plus qu'attentive de la Banque mondiale ou du FMI ! Soyons sérieux. » A-t-il connaissance du dossier et des charges retenues contre lui ? « Absolument pas, et c'est bien le problème. Les seules questions que l'on m'ait posées jusqu'ici sont relatives à l'acquisition d'un véhicule ou d'un appartement. »
Après s'être reposé au Maroc, Abdoulaye, son père, s'est quant à lui retiré dans sa villa de Versailles, dans la banlieue parisienne, pour écrire (ses Mémoires ?) et prendre du recul. Il prépare activement le congrès de sa formation, le Parti démocratique sénégalais (PDS), au début de 2013, à l'issue duquel il passera officiellement la main.
J.A