Le Forum des jeunes socialistes lance sa campagne
«Haute trahison, commission de graves crimes économiques, usage des fonds politiques à des fins personnelles, forfaiture...» Pour le Forum des Jeunes socialistes, il existe aujourd'hui assez d'éléments probants pour que l'ex-président de la République réponde devant la justice, au moins pour audition.
C'est peut-être une coïncidence, ça ne l'est peut-être pas. Quarante-huit heures après la sortie remarquée du secrétaire général du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, demandant l'audition d'Abdoulaye Wade dans le cadre de la traque des biens mal acquis, une structure proche du Ps reprend la balle au rebond. Le Forum des jeunes socialistes veut, en effet, donner une ampleur populaire à cette «exigence» et en appelle à la mobilisation des organisations politiques et de la société civile. Objectif : contraindre l'Assemblée nationale à «traduire» l'ancien président de la République devant la Haute Cour de Justice pour actes de «forfaiture» et «haute trahison» durant l'exercice de ses deux mandats à la tête de l'État.
Le document du Forum des jeunes socialistes parvenu à EnQuête souligne qu'en dehors de ces faits, Me Wade devrait, dans le pire des cas, être entendu «sur les graves accusations que ses anciens collaborateurs portent sur lui».
En effet, rapporte la même source, «dans la traque des biens mal acquis voire la répression de l'enrichissement illicite, plusieurs personnalités de l'ancien régime présumées coupables (y compris Karim Wade, son propre fils), ont déclaré que c'est Wade qui les a enrichis». Et last but not least, «Wade (lui-même), sans attendre d'être interpellé, déclare que c'est lui qui a enrichi tout le monde y compris le président Macky Sall», ajoute le document des Jeunes socialistes.
D'autre part, se basant sur l'achat d'un «immeuble non bâti» de 5435 m2 au «prix principal» de 1,182 milliard de francs Cfa, le Forum des Jeunes socialistes constate que le président Wade a été enfoncé par son porte-parole d'alors, Serigne Mbacké Ndiaye, selon qui l'argent a été tiré des fonds politiques. «Quel est ce pays au monde, à part le Sénégal, où le président de la République s’autorise à utiliser les fonds politiques qui lui sont attribués à des fins personnelles et mercantilistes ?» s'interroge son coordonnateur, Aliou Diao, signataire du document.
MOMAR DIENG