Le parti au pouvoir en tête
Les élections législatives, régionales et municipales organisées le 13 mai dernier se sont déroulées dans le calme. Les résultats officiels provisoires donnent le parti Insaf, au pouvoir, vainqueur avec 80 sièges de députés sur 176. L’opposition se contente de 24 députés, dont neuf pour les islamistes de Tawassoul.
Comme il fallait s’y attendre, le parti Insaf au pouvoir s’est taillé la part du lion dans ces élections organisées le 13 mai dernier en Mauritanie. Ces consultations ont enregistré un taux de participation de 71,8 % pour l’ensemble des 25 partis politiques ayant pris part au scrutin. La compétition, qui a été rude, a finalement été remportée par le pouvoir qui avait besoin d’une bonne assise. Sur les 176 sièges à pourvoir, il a engrangé 80 députés tout en remportant les 13 conseils régionaux et a gagné 165 communes sur les 238 que compte le pays. La Ceni a également annoncé que le reste des communes a été partagé entre l’opposition et les partis de la mouvance présidentielle.
Pour sa part, l’opposition s’est adjugé 24 sièges au Parlement, dont neuf pour le parti Tawassoul des islamistes modérés. Une dizaine de partis membres de la mouvance présidentielle ont obtenu 36 sièges.
Toutefois, il faut souligner qu’il y a un ballotage entre le parti au pouvoir et l’opposition dans certaines localités. Ce qui annonce un deuxième tour prévu le 27 mai prochain pour départager 36 sièges de députés dans la nouvelle Assemblée nationale mauritanienne.
L’opposition conteste les résultats…
Juste après la proclamation des résultats, les partis de l’opposition ont organisé une conférence de presse pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une ‘’mascarade électorale’’ qui a conduit à ce ‘’fiasco’’. Ils demandent au pouvoir de réorganiser les élections au risque de voir le pays entrer ‘’dans une crise politique indésirable’’. Un comité juridique devra être mis en place pour contester les résultats auprès de la Cour suprême. L’opposition a également annoncé l’organisation, jeudi prochain, d’un meeting populaire pour expliquer à l’opinion nationale et internationale ‘’la fraude massive’’ qui a eu lieu lors de ces élections.
Pendant ce temps, les responsables du parti au pouvoir exigent ‘’la correction intégrale des irrégularités’’ dont leur parti est victime. Mais restent sereins sur leur victoire déjà proclamée par la Ceni. ‘’Nous savions que nous avions un bilan efficace et une campagne robuste. Notre machine de campagne électorale est beaucoup plus puissante que les autres’’, soutient Mohamed Yahya Horma, vice-président du parti Insaf.
Ces élections, qui constituent un test majeur pour le président El Ghazouani, viennent conforter vraisemblablement le pouvoir en place, à un an de l’élection présidentielle qui verra l’actuel homme fort de Nouakchott briguer un second quinquennat.
Ibou Badiane, correspondant en Mauritanie