Publié le 23 Jan 2024 - 15:55
ÉLIMINATION DE KARIM WADE À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE PAR LES 7 SAGES

 Le PDS exige la dissolution du Conseil constitutionnel

 

En conférence de presse hier, le Parti démocratique sénégalais et la coalition Karim 2024, par la voix de leur mandataire national Maguette Sy, ont exigé la dissolution du Conseil constitutionnel. Ils disent contester sa crédibilité et sa capacité à gérer des élections démocratiques paisibles.

 

Le samedi 20 janvier dernier, le Conseil constitutionnel a publié la liste définitive des candidats à l'élection présidentielle du 25 février 2024. À la surprise presque générale, le nom de Karim Wade a été retiré de la liste des 21 candidats admis au contrôle du parrainage. Pour protester contre la décision des sept sages et obtenir la réintégration de Karim Wade sur la liste des candidats retenus pour l'élection présidentielle, le PDS et la coalition Karim 2024 ont exigé, hier, face à la presse, la dissolution du Conseil constitutionnel.

"Nous contestons la crédibilité actuelle du Conseil constitutionnel et son incapacité à garantir des élections démocratiques paisibles. Ce énième complot politique contre Karim Wade ne passera pas et l'élection ne se tiendra pas sans sa participation", a déclaré le mandataire national Maguette Sy.

"Nous soutenons la demande des députés du PDS de créer une commission parlementaire pour enquêter sur les circonstances de cette disqualification, notamment sur les soupçons du conflit d'intérêts, de corruption et de collusion au sein du Conseil constitutionnel. Des figures comme Farba Ngom et Abdou Latif Coulibaly jouent des rôles douteux avec certains membres du Conseil constitutionnel", ont-ils accusé. Dans le même ordre d'idées, a-t-il souligné, "cette situation inédite porte atteinte à notre démocratie et à l'intégrité du scrutin. Nous demandons au président Macky Sall de prendre des mesures immédiates pour remédier à cette crise, notamment en révoquant le Premier ministre Amadou Bâ qui utilise son pouvoir pour manipuler l'opinion et éliminer des candidats".  En effet, a expliqué Maguette Sy, "depuis plus d'une décennie, Karim Wade fait face à des complots politico-judiciaires constants, emprisonné injustement et exilé de force. Ses droits fondamentaux ont été bafoués. Cette nouvelle décision du Conseil constitutionnel constitue une violation supplémentaire de ses droits en tant que citoyen sénégalais". 

Ainsi, a-t-il souligné, c'est la seconde fois que Karim Wade est arbitrairement empêché de participer à une élection présidentielle. Cependant, a-t-il prévenu, "le PDS et la coalition Karim 2024 refusent désormais toutes atteintes aux droits de leur candidat".

En conséquence, a informé le mandataire, "nous demandons à toutes les sections du PDS, à toutes les fédérations du PDS, à tous les comités électoraux de Karim 2024 et à tous les mouvements de soutien de se réunir dans les plus brefs délais, afin d'informer les militants et les sympathisants sur la gravité de la crise politique qui secoue notre pays et sur le coup d'État électoral en marche".

Par la même occasion, il leur a demandé "de se tenir prêts au combat pour réintégrer Karim Wade sur la liste des candidats à l'élection présidentielle, de se préparer à la résistance pour mettre un terme à cette forfaiture, à défendre notre démocratie, la République et le droit des Sénégalais de choisir librement leur président".

Monsieur Sy leur a également demandé "de rester mobilisés en attente des consignes et des mots d'ordre de se mobiliser pour préparer activement le retour imminent de Karim Wade. Nous le disons et nous le répétons".

En outre,  le PDS et la coalition Karim 2024 disent dénoncer avec la plus grande virulence le coup d'État préélectoral orchestré par le Conseil constitutionnel. "La récente tentative d'élimination de Karim Wade de la course présidentielle est une manœuvre inacceptable visant à faciliter l'ascension du très impopulaire Premier ministre Amadou Bâ. Tous les pronostics suggèrent que face à un scrutin libre et honnête, Amadou Ba serait incontestablement battu par Karim Wade", a souligné le mandataire. Il a aussi confirmé que "pour se mettre en condition imposée à une candidature à l'élection présidentielle, la renonciation à la nationalité française a été faite en 2018 par Karim Wade. Restée sans réponse, poursuit-il, elle a été renouvelée par déclaration de perte de nationalité le 26 octobre 2023,  soit deux mois avant la déclaration sur l'honneur du 21 décembre 2023, comme le prévoit expressément la loi française et attestée par le consul de l'ambassade de France au Qatar".

Le PDS et la coalition Karim 2024 comptent engager tous les recours possibles, notamment devant la cour de Justice de la CEDEAO pour rétablir Karim Wade dans ses droits. "Nous vous assurons que rien n’est perdu et rien ne sera perdu", a conforté le mandataire.

FATIMA ZAHRA DIALLO

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