Les députés à l’école des lois de finances
Le Sénégal a entrepris des changements stratégiques en adoptant la nouvelle dynamique de gestion des finances publiques instaurée par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour tous les pays membres. La transparence et la performance sont au centre de ces réformes des finances publiques, en vue d’instaurer un système de gestion plus démocratique, efficace et performante. Pour permettre aux élus du peuple de mieux réussir leur mission dans ce sens, les députés de la commission finances ont bénéficié d’un atelier de renforcement de capacités sur les procédures des lois de finances.
C’est son premier vice-président, Ibrahima Baba Sall qui a représenté le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop à la cérémonie d’ouverture de l’atelier organisé en collaboration avec l’USAID sur le thème ‘’Renforcement de capacités des membres de la Commission des finances et du contrôle budgétaire sur les procédures de préparation, d’examen, de vote, d’exécution et de contrôle des lois de finances’’. Tenue à Saly Portudal, cette rencontre a pour but fondamental de mieux outiller les députés de la 14e législature pour qu’ils puissent exercer pleinement leurs missions et responsabilités dans le cadre du contrôle des finances publiques.
‘’La 14e législature a examiné sa première loi de finances sous le format budget-programme, ainsi que ses premières lois de règlement. Elle a pris le train en marche du changement total de paradigme dans la gestion des finances publiques, qui se déclinait au travers de deux réformes majeures : la budgétisation en programmes et la déconcentration de l’ordonnancement en matière de dépenses’’, a rappelé Ibrahima Baba Sall.
À l’en croire, les débats en commission des finances et du contrôle budgétaire et lors de la plénière pour l'examen et le vote de la LFI 2023 (loi de finances initiale) ont montré que les députés avaient un grand besoin de renforcement de capacités, non seulement sur les lois de finances, mais aussi sur le fonctionnement même de l'Assemblée nationale.
Dans ce sens, poursuit l’honorable député Sall, ‘’après une première session parlementaire sous le signe de la cohabitation entre une majorité et une minorité parlementaires qui s’est globalement bien déroulée, le temps est venu d’en tirer des leçons, de renforcer les compétences des uns et des autres, mais surtout de partager les expériences pour améliorer l’exercice de notre devoir républicain’’.
Dès lors, il estime que cet atelier est sans conteste le cadre privilégié pour y aboutir. ‘’En effet, au sortir de celui-ci, le cadre général du fonctionnement de l’Assemblée nationale et de la Commission des Finances sera appréhendé, le pouvoir financier du Parlement sera mis en exergue. Quant au cycle budgétaire, à travers la préparation, le vote, l’exécution ainsi que le contrôle des lois de finances, il sera maitrisé’’, précise Ibrahima Baba Sall.
Pour sa part, le directeur des Programmes de l’USAID a démontré qu’une Assemblée nationale forte et capable de remplir son rôle de contrôle législatif sur la mise en œuvre des politiques est fondamentale pour relever les défis d'un pays, en particulier un pays émergent et en pleine croissance. ‘’C'est donc avec plaisir et enthousiasme que le gouvernement américain répond à la demande de la Commission des finances de l'Assemblée nationale pour un renforcement des capacités de ses membres. Le gouvernement américain représenté par l'Agence américaine pour le développement international a, durant ces dernières années, beaucoup travaillé avec l'Assemblée nationale pour soutenir cette dernière dans son effort de rendre effectif le contrôle externe exercé par le pouvoir Législatif. L'USAID a ainsi appuyé l'Assemblée nationale à réhabiliter la bibliothèque numérique, ses archives et mettre à sa disposition des assistants parlementaires’’, renseigne Mark Childerhose.
Ce qui lui fait dire que ‘’le Projet d'appui à la gestion des finances publiques s'inscrit dans la même dynamique et vient aujourd'hui soutenir l'initiative de la Commission des finances de l'Assemblée nationale à mettre à niveau l'ensemble des parlementaires de la 14e législature. Le Projet de l'USAID d'appui aux réformes des finances publiques intègre des approches innovantes pour faire avancer les réformes des systèmes budgétaires et financiers du gouvernement du Sénégal’’.
En effet, assure M. Childerhose, ‘’en collaboration avec la société civile, nous pouvons contribuer davantage à améliorer l'interaction entre l'Assemblée nationale et les citoyens pour une meilleure visibilité du travail des parlementaires’’.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)