La Senelec égale la puissance installée de 1960 à 2000
De 1960 à 2000, c’est-à-dire pendant le règne des socialistes, la puissance installée de la société nationale d’électricité était de 250 mégawatts. Le président Abdoulaye Wade a fait autant après 12 ans (2000-2012). Entre 2012 et 2016 une capacité de 250 mégawatts sera injectée dans le réseau de la Senelec, selon le Directeur général de la Société nationale d’électricité (Senelec) qui en a fait hier la révélation.
Au cours de l’année 2016, la Société nationale d’électricité (Senelec) va recevoir 250 mégawatts d’énergie supplémentaires. Une nouvelle production qui va émaner des différentes centrales en cours de réalisation ou déjà achevées telles que celle de Tobène Power à Taïba Ndiaye avec 105 mégawatts, réceptionnée le lundi dernier par le président de la République Macky Sall, la centrale solaire de 30 mégawatts de Méouane dont les travaux ont déjà démarré, la centrale solaire de 20 mégawatts de Bokhol dans le département de Dagana qui doit être livrée avant la fin de l’année 2016.
Il faut ajouter à cela d’autres centrales notamment celles de Cap des Biches qui fera 85 mégawatts et les 20 mégawatts de gaz que le Sénégal va recevoir de la Mauritanie. Ce qui fait que, selon le Directeur général de la Senelec, Mouhamadou Makhtar Cissé, de 2012 à 2016, la société qu’il dirige va bénéficier d’une puissance de production qui est égale à ce qui a été réalisé de 2000 à 2012. Ces douze dernières années, des centrales modernes d’une capacité de 250 mégawatts ont été construites. La même capacité de production a été réalisée de 1960, date de l’indépendance du Sénégal, à 2000. Mouhamadou Makhtar Cissé a fait cette comparaison hier, au cours de la conférence de présentation de la nouvelle centrale solaire de 20 mégawatts qui sera construite à Bokhol.
Cependant, la particularité des 250 mégawatts en cours est, d’après l’ancien Directeur de cabinet du Président Macky Sall, qu’il s’agit d’un mix énergétique avec du solaire, de l’éolienne, du fioul, de l’hydraulique ou du gaz. Or, de 1960 à 2000, toute la production de la Senelec, dit-il, ne reposait que sur le thermique. C’est seulement après 2000 que de nouvelles centrales, plus modernes, ont commencé à voir le jour. Avec la mise en œuvre de ce mix énergétique, il espère que le Sénégal va régler définitivement le problème de la fourniture d’électricité en quantité et en qualité. Ce qui, ajoute-t-il, va permettre aussi à la Senelec de vendre l’électricité à un prix beaucoup plus supportable.
3 milliards d’économie par an
Par ailleurs, le solaire figure en bonne place dans cette politique de mix énergétique. En témoigne la centrale solaire de 30 mégawatts en construction à Méouane dans le département de Tivaouane. À celle-ci vient s’ajouter une autre à Bokhol d’une capacité de 20 mégawatts. Elle sera réalisée dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP) grâce à des partenaires tels que Greenwich capital et la Caisse des dépôts et consignation (CDC). Le coût de l’investissement est estimé à 17 milliards de F Cfa et il va permettre au Sénégal de faire une économie de 3 milliards de F Cfa par an. 180 000 personnes seront électrifiées par cette centrale.
Alors que la Senelec a signé avec les partenaires un contrat d’achat pendant 20 ans, le Sénégal va économiser pendant la durée contractuelle 58 milliards de F Cfa, renseigne la Présidente de Greenwich Capital, Charlotte Aubin. La centrale photovoltaïque de Bokhol va générer aussi 150 emplois directs dans sa phase de construction, estime-t-elle. Toutefois, le maire de la commune, El hadj Guèye, renseigne que 40% des emplois seront réservés aux populations autochtones. Parmi les autres retombées, les populations locales vont bénéficier d’une installation de lampadaires et d’une distribution de kits solaires.
ALIOU NGAMBY NDIAYE