Soixante milliards de financements de la Chinoise Eximbank, 25 entreprises attendues sur une superficie de 40 hectares. Voilà, entre autres, les chiffres clés de la phase 2 du Parc industriel international de Diamniadio, dont la construction, pour une durée de 24 mois, a été lancée hier par le président de la République.

C’était le 22 novembre 2018. Le président de la République procédait sur le même site à l’inauguration de la première phase du Parc industriel de Diamniadio, sur une superficie de 13 hectares.

Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. A l’époque un simple terrain vague sans âme, selon le chef de l’Etat, ledit espace est aujourd’hui ‘’plein de vie et grouillant d’activités de jour comme de nuit’’. Il ajoute : ‘’Je viens de visiter quelques industries dans différents secteurs : emballages, raffinage d’or, pâtisserie, entre autres. La plateforme a pris forme et s’est développée, attirant 12 entreprises dans une vingtaine de domaines dont le numérique, l’agroalimentaire, l’emballage, l’énergie solaire, les produits alimentaires, les banques et assurances pour 1400 emplois créés.’’

Grâce à la réussite de cette première phase, estime le président Macky Sall, la République populaire de Chine a bien voulu accompagner le Sénégal pour cette phase 2, avec un prêt concessionnel de 60 milliards de francs CFA pour une maturité de 20 ans. ‘’Tout comme pour le Datacenter, inauguré il y a quelques jours, je vous prie de transmettre au président Xi Jinping mes remerciements appuyés pour ce partenariat solidaire en soutien au processus d’industrialisation de mon pays’’, a-t-il renchéri à l’endroit de l’ambassadeur de Chine au Sénégal.

A la différence de la première phase qui s’étendait sur 13 hectares, la deuxième sera érigée sur 40 hectares. Elle comprendra 17 hangars qui y seront installés pour abriter des entreprises, une cité d’habitation pouvant accueillir 1 400 personnes avec toutes les commodités urbaines nécessaires. Le tout, en mode ‘’Fast Track’’, si les vœux du chef de l’Etat sont exaucés. ‘’J’espère pouvoir compter sur la diligence du partenaire pour le respect des délais et qu’ils mettront au travail des entreprises et de la main-d’œuvre sénégalaises’’, précise-t-il, non sans ajouter que ce délai est de 24 mois.

Au total, souligne le président Sall, 25 entreprises viendront s’installer sur la plateforme. ‘’Et la moitié des hangars, fait-il remarquer, sont déjà réservés. La zone dédiée à l’auto-construction est également pleine avec des réservations fermes. Donc, cette plateforme en gestation a de belles performances. Elle accueillera également des activités diverses telles que la logistique et la technologie de pointe’’.

Ainsi, le gouvernement du Sénégal a tenu à affirmer ses ambitions fermes dans le domaine de l’industrialisation. Tout un dispositif réglementaire, législatif a été déployé, de l’avis du chef de l’Etat, pour accompagner cette dynamique d’industrialisation qui exige une rupture fondamentale. ‘’Pour accélérer le processus d’industrialisation, note-t-il, il nous faut un nouvel état d’esprit, d’organisation et de méthode. Surtout avec l’installation progressive des centres de formation professionnelle et d’instituts supérieurs d’enseignement professionnel, nous disposerons de ressources humaines mieux formées, plus qualifiées et plus compétitives pour répondre aux besoins’’.

Dans ce sillage, il souhaite une osmose entre les entreprises de la plateforme et les structures de formation, afin que les apprenants puissent y trouver leur chance. Et d’ajouter : ‘’C’est par l’industrie que nous pourrons produire plus pour importer moins et réduire ainsi le déficit de notre balance commerciale. C’est par l’industrie que nous pourrons mieux combattre le chômage et promouvoir le transfert de technologies. L’industrie est donc une voie obligée de l’émergence, une voie pour le développement.’’

Par ailleurs, Macky Sall s’est aussi félicité de l’important travail qui a été réalisé au niveau du domaine industriel de Diamniadio géré par l’Aprosi, qui est selon lui en pleine croissance avec 5 000 emplois générés et 35 unités industrielles installées. Avec les zones économiques spéciales de Diass, entre autres, les agropoles, les ports de Bargny-Sendou et de Ndayane, des milliers d’emplois et autres activités génératrices de revenus seront créés. 

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VACCINATION

Sinopharm, le seul vaccin acheté par le Sénégal

A cette occasion, le président de la République est revenu sur la nécessité de redoubler de vigilance pour barrer la route au coronavirus. Sur la campagne de vaccination en cours, il a informé que le seul vaccin acheté à ce jour par le Sénégal est le Sinopharm, dont le premier lot a été acquis par don. Pour l’AstraZeneca, c’est dans le cadre de l’initiative Covax.

C’est dans la sobriété et la mesure que la deuxième phase du Parc industriel de Diamniadio a été lancée, hier, par le président de la République. Content que ses directives aient été scrupuleusement respectées par le ministre en charge de l’Industrie, Moustapha Diop, et ses services, Macky Sall déclare : ‘’Je voudrais d’abord remercier le ministre Moustapha Diop pour avoir respecté à la lettre la directive de ne pas organiser de cérémonies populaires… C’est l’occasion pour moi de m’adresser à la population sénégalaise, pour attirer son attention sur le fait que la maladie est encore présente parmi nous, comme elle l’est partout ailleurs dans le monde. Il faut donc continuer à respecter les gestes barrières, c’est-à-dire notamment le port obligatoire du masque, le lavage des mains, la distanciation physique.’’     

Dans la même veine, le président de la République a fait un vibrant plaidoyer en faveur de la vaccination. Rappelant les efforts faits par le Sénégal pour, non seulement bénéficier de dons de vaccins de la part des partenaires comme la Chine et l’Initiative Covax, mais aussi d’acquérir des vaccins. ‘’Pour l’instant, argue le président, Sinopharm est le seul vaccin que nous achetons. Ce n’est pas parce que nous ne voulons pas des autres vaccins, mais c’est le seul qui est disponible et je voudrais vous en remercier. J’invite donc les populations à se vacciner, car la vaccination reste l’un des moyens de prévention les plus sûrs. En dehors des mesures barrières. Donc, Moustapha, c’est pourquoi je te remercie. Je sais que c’est le cœur meurtri que tu as dû annuler la grande mobilisation qui était prévue. Mais la santé des populations vaut ce sacrifice et il en sera ainsi tant que nous serons dans cette nouvelle poussée épidémique.’’