Publié le 16 Mar 2019 - 00:49
2nd MANDAT MACKY SALL

Que d’améliorations promises au cinéma

 

On pensera sûrement que le cinéma est l’un des secteurs culturels les mieux soutenus par l’Etat au Sénégal. En tout cas, c’est l’un de ceux qui brillent le plus au plan international. Pour son prochain mandat, le président de la République compte bien le placer sur une pente ascendante, afin de l’inscrire dans le ‘’firmament du cinéma mondial’’.

 

‘’Un avenir prometteur s’ouvre au septième art sénégalais’’. C’est la promesse faite, hier, par le ministre de la Culture Abdou Latif Coulibaly. Il assure que l’orientation de politique culturelle, dont les contours se dessinaient à la fin du premier mandat du président Sall, pourrait être plus perceptible. Pour ce second mandat, Macky Sall veut faire de la culture un concret levier de développement. ‘’J’ai senti un engagement déterminé du président à faire en sorte que les investissements nécessaires soient faits pour faire de notre culture un vecteur économique incontestable‘’, a assuré M. Coulibaly qui présidait mercredi la soirée ‘’Sargal des lauréates du Fespaco’’.

Le cinéma pourrait servir de porte, même si aucun des domaines du secteur de la culture ne sera laissé en rade. Pour le septième art, malgré les progrès notés, l’Etat veut rendre le secteur plus performant. C’est ainsi que seront repensés les mécanismes de financement dont le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica). Le gouvernement est en train de travailler, selon le ministre de la Culture, sur des ‘’mécanismes endogènes de financement’’ afin de mieux développer le septième art. Il est envisagé, si possible, une jonction des guichets du Fopica avec ceux d’institutions de financement mises en place par l’Etat, comme la Banque nationale pour le développement économique (Bnde), la Délégation générale à l’entreprenariat rapide (Der), le Fonds de financement de la formation professionnelle et techniques (3Fpt), le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip), etc.

Caravane nationale du cinéma

Il est d’ailleurs convaincu que si certains projets étaient structurés à temps, la Der aurait pu les soutenir. En outre, une telle réforme vise à ‘’garantir la transparence, l’équité, l’efficacité et l’efficience" de ces mécanismes de financement. Ceci ne serait qu’un des jalons que compte poser l’Etat qui paraît déterminé. Lors du Conseil des ministres du 6 mars, le premier après l’élection présidentielle, ‘’le président de la République a marqué toute sa détermination et la sollicitude à booster les activités de l’industrie cinématographique’’, informe Abdou Latif Coulibaly. A cet effet, il a demandé, entre autres, la production du répertoire des films sénégalais et le repositionnement des Rencontres cinématographiques internationales de Dakar (Recidak) dans l’agenda international du 7e art. Tâche à laquelle compte se consacrer Abdou Latif Coulibaly.

Il va même au-delà, en pensant, en alternance avec les Recidak, lancer la caravane nationale du cinéma dans les 13 régions du Sénégal (Ndlr : Dakar exclue). Ce qui devra permettre aux populations d’avoir accès aux contenus audiovisuels. Une manière de rééduquer le public, de faire aimer le cinéma aux jeunes. ‘’Le président de la République, sans trahir quel que secret que ce soit, s’est engagé à mettre en place un centre national de la cinématographie doté de toutes les technologies modernes, des techniques et des compétences’’, annonce Abdou Latif Coulibaly. Cela, dans le but de faire en sorte que ‘’le cinéma sénégalais soit placé au firmament du cinéma africain. Nous n’aurons plus rien à envier à Hollywood, Nollywood et également sans aucun doute aux grands centres de formation, de production cinématographique qui sont à Marrakech, en Tunisie, en Afrique du Sud’’, fait savoir le ministre. Ce qui pourrait résorber un gap qui semble l’attrister.

Loi ‘’Tax Shelter’’

Il est reconnu qu’en matière de cinéma, le Sénégal a des cinéastes créatifs, des techniciens de talent et des actrices et acteurs brillants. Mais il peine sur le plan de l’équipement. L’autorité s’en est rendu compte récemment. Il y a quelques jours, un épisode d’une grande série a été tourné à Dakar. Ce qui aurait fait gagner à l’économie sénégalaise 2 milliards. Tout a été trouvé sur place, sauf ‘’les camions box qui sont directement venus d’ailleurs’’, selon le ministre. ‘’Il y a un sous-développement qui, à ce niveau de notre volonté de développement du cinéma, est inacceptable’’, dit-il. C’est pourquoi il invite ‘’le Fopica à réfléchir davantage sur (nos) capacités d’offrir des moyens de production aux nombreux producteurs du monde qui, aujourd’hui, pensent pouvoir tourner des films à Dakar’’.

L’on peut espérer que cela se fera. Car il dit être conscient qu’il faut aujourd’hui ‘’mettre en application toutes les directives émises, traduire en une réalité concrète les options fondamentales en la matière, en vue d’améliorer les instruments législatifs réglementaires juridiques et les outils contenus dans les politiques cinématographiques existantes’’.  Les choses semblent être concises dans sa tête, puisqu’il déclare qu’après, il faut ‘’avoir en ligne de mire le centre de cinématographie et de l’audiovisuel du Sénégal, ainsi que la mise en place d’une commission nationale du film dont la mise en œuvre est prévue dans la loi. Il est important que ce travail soit fait, pour la bonne et simple raison que, quand un producteur extérieur veut amener un film au Sénégal, la première chose qu’il veut savoir, c’est s’il y a une commission nationale du film’’, dit-il. Il pense, dans ce sens, que quelque chose, comme la loi ‘’Tax Shelter’’ serait la bienvenue au Sénégal et ne serait que bénéfique.

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