Les enseignants dénoncent un traitement inégal et réclament une réforme en profondeur

Les enseignants d’éducation physique et sportive (EPS) du Sénégal tirent la sonnette d’alarme. Dans un document de revendication transmis à la presse, ils exposent les nombreux blocages administratifs et les discriminations qu’ils disent subir dans le déroulement de leur carrière. Coordonné par Khalifa Ababacar Ndiaye, le document détaille six points majeurs qui, selon eux, nécessitent une action urgente des autorités.
Le premier point de friction cité est la perte d’ancienneté administrative pour les Maîtres d’EPS (MEPS) ayant terminé leur formation complémentaire. Ces derniers dénoncent un préjudice salarial et administratif injuste. Ils exigent la conservation intégrale de l’ancienneté acquise avant leur reclassement, au nom de l’équité et de la continuité du service public.
Les enseignants pointent également l’interruption du processus de formation complémentaire. Alors que la première cohorte a été achevée, les deuxième et troisième vagues attendent toujours leur démarrage, laissant sur le carreau des dizaines de MEPS parfois en activité dans d’autres secteurs éducatifs.
L’absence de perspective pour les professeurs contractuels en EPS est une autre préoccupation. Ces derniers, sans statut clair ni accès à une formation diplômante, restent dans une forme de précarité administrative. Les enseignants réclament une formation officielle validée par le ministère de l’Éducation nationale, la Fonction publique et l’Inseps, permettant leur intégration dans la fonction publique.
En outre, la première cohorte de formation des chargés de cours en EPS étant finalisée, les syndicats s’inquiètent du silence des autorités sur la suite du programme. Ils demandent le démarrage immédiat de la deuxième cohorte, avec un quota élargi pour pallier le déficit de personnel dans les établissements scolaires.
Les enseignants soulignent aussi que trois générations de titulaires du Certificat d’aptitude à l’enseignement du Sport (CAES) sont dans l’expectative. Certains n’ont toujours pas été intégrés dans la fonction publique. Une intégration équitable et officielle est réclamée, afin de valoriser leurs compétences et renforcer le corps enseignant.
Enfin, les enseignants alertent sur la situation des MEPS affectés dans l’enseignement technique et professionnel. Ces derniers ne sont pas pris en compte dans les dispositifs de formation complémentaire. Le collectif demande leur enrôlement dans la seconde cohorte, sans discrimination liée à leur affectation.
En toile de fond, ces revendications traduisent une demande forte de reconnaissance professionnelle, d’équité administrative et de valorisation du métier d’enseignant en EPS. Les enseignants réclament une structuration plus juste des carrières, la régularisation des statuts existants et une harmonisation des droits entre toutes les catégories d’acteurs du secteur.