Honneur aux Amazones du Dahomey
La nouvelle édition de la Kimpavita se déroulera le 19 novembre prochain au Village des Arts de Dakar. Elle met à l’honneur le Bénin et à travers lui les amazones du Dahomey.
Le festival panafricain Kimpavita se tiendra le 19 novembre prochain au Village des Arts de Dakar de 12h à 04h. Ce festival est une occasion de découvrir un pays d’Afrique ou de sa diaspora à travers sa musique, son cinéma, sa littérature, son art, sa gastronomie, et met à l’honneur une figure féminine marquante de son histoire. Pour cette édition, le choix est porté sur ‘’les Amazones du Dahomey’’, figures emblématiques du Bénin, pays invité d’honneur.
‘’Nous proposons une programmation variée en accord avec les valeurs que nous défendons : la mise en valeur de la parole des femmes, des artistes et artisans locaux, les démarches éco- responsables et les cultures africaines et afro-descendantes’’, a déclaré Ken Aicha Sy. Une programmation variée, orientée sur le sujet des ‘’Amazones du Dahomey’’, sera présenté à un public de tout âge. Ce festival panafricain, féministe, éco-responsable et Zéro Déchet propose 24 stands de producteurs et d’artisans locaux, des conférences, l’enregistrement d’un podcast en live et une exposition.
De plus, le public présent pourra également découvrir des films issus de l’industrie cinématographique béninoise, des spectacles vivants et la gastronomie béninoise. Selon Ken Aicha Sy, avec seulement trois éditions (le 22 mai 2021 sur le thème du Brésil et des nations lusophones, le 15 & 16 octobre 2021 autour des Antilles et le 12 mars 2022 sur l’Ethiopie), ‘’la Kimpavita a rassemblé plus de 1 400 personnes, a mis en valeur le travail de 30 initiatives locales et a fait découvrir plus de 20 artistes, cinéastes, musiciens et performeurs’’.
Par rapport aux figures féminines cette quatrième édition, c’est-à-dire l’armée des Minos du Dahomey, il s’agit d’un régiment de combattantes féroces et sans pitié qui a intégré aux armées du Royaume. Il a été créé par la reine Tasi Hangbè. Au milieu du XIX siècle, les Mino deviennent une armée de 5 000 femmes. Ce régiment qui possédait un statut semi-sacré, imposait à ces femmes souvent enlevées de rester vierges sous peine d’en perdre la vie. Beaucoup d’entre elles sont d’ailleurs mutilées pour leur ôter toute envie d’avoir des relations sexuelles. Certaines entrent dans la cour du roi, d’autres sont mariées aux officiers. Leur histoire traverse les âges et celle-ci est d'ailleurs présentée actuellement dans les cinémas à travers le blockbuster américain : The woman King, produit et interprété par Viola Davis.
Pour rappel, la Kimpavita porte son nom en l’honneur de la résistante Kongolaise : Kimpa Vita. Elle est une prophétesse du royaume du Kongo née à la fin du 17ème siècle. Elle lutta pour la réunification du royaume, alors en proie à l'anarchie portugaise ; elle fut attrapée par les Capucins, condamnée au bûcher et mourut brûlée vive sur ordre du roi Dom Pedro IV, le 2 juillet 1 706. Kimpa Vita a lutté en faveur de l'unité et la réunification du Kongo dia Ntolila, qui était ravagé par une guerre qui a duré près de 40 ans, et elle a également milité contre la colonisation portugaise mais aussi la traite esclavagiste. Au-delà de l'image d'une ‘’prophétesse’’, Kimpa Vita est aussi une figure du nationalisme et de l'anticolonialisme 13 Son action bénéficiera à Mvemba Agua Rosasa, roi du Kongodia Ntolila, qui sera à l'origine de la réunification du royaume.
BABACAR SY SEYE