“Je suis pour un mandat de législature, pour toutes les institutions”
Favorable au mandat de législature, mais renvoyer les questions institutionnelles à la commission présidée par Amadou Makhtar Mbow, telle est la position du Pr. Abdoulaye Bathily après la demande d'abrogation de la loi Sada Ndiaye lancée par Rewmi.
Pour le secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), la question liée à la réforme des institutions ne doit pas être à l’ordre du jour car le gouvernement s’est engagé dans une réforme des institutions et le président Amadou Makhtar Mbow a été saisi pour cela, a indiqué le Pr. Abdoulaye Bathily. “On lui (NDLR : Amadou Makhtar Mbow) a confié le dossier de la réforme des institutions. Je suis certain que lorsqu'il déposera ses conclusions dans quelques semaines, on va arriver à une situation ou par référendum toutes les questions seront réglées. Donc je ne suis pas d’accord à ce qu’on règle les questions une à une, à ce qu’on rapporte une nouvelle loi pour modifier la constitution”, a déclaré le ministre d'Etat à sa sortie du Comité directeur du Mouvement des jeunes de la Ligue démocratique.
A en croire Bathily, procéder à 50 révisions sur chaque question ne réglera pas la question autour des institutions de la République. Cela ressemblerait à de la
politique politicienne, a-t-il averti. “Le régime sortant a complément charcuté la constitution de telle sorte qu’on est obligé de revoir tout cela. Mais moi, je dis clairement que je suis pour un mandat de législature pour le président de la République, le président de l’Assemblée nationale et pour les maires” a-t-il poursuivi.
Concernant les élections locales qui sont prévues le 14 mars 2014, le souhait du secrétaire général de la Ld est que les composantes de Benno Bokk Yaakaar (BBY) puissent être d’accord pour la confession d’une liste. ‘’Si tel est le cas, c’est tant mieux mais s'ils n'arrivent pas à se mettre d’accord, il n’y a pas de drame. Ce ne sera pas la fin de BBY. Là où les gens s’entendent, ils iront ensemble ; dans le cas contraire, il y aura des listes et les citoyens choisiront”, a-t-il soutenu.
Avant d’ajouter : ’’Le Président Macky Sall n’a pas été élu pour faire élire des maires, des conseillers ruraux ou municipaux, mais pour juguler le grand problème des Sénégalais.’’
Pour les marches de protestation qui sont à la mode ces temps-ci, le professeur d’université a déclaré qu’il est pour le principe que toutes soient autorisées. ‘’Je me suis battu sur cela. Maintenant, le Pds est mal barré pour nous donner des leçons de morale en la matière.”
“Que les libéraux nous disent, sur l’honneur, où est-ce qu’ils ont pris tout leur argent !”
Par ailleurs, Abdoulaye Bathily est revenu sur l'actualité des affaires judiciaires. “Il n’y a pas de traque sélective. Nous connaissons les gens du Parti démocratique sénégalais (PDS). Tout ce qu’on leur demande, après qu’ils sont devenus des milliardaires en quelques années, c’est qu’ils nous disent, sur l’honneur, où est-ce qu’ils ont pris l’argent qu'ils possèdent ? Le citoyen sénégalais doit se demander à propos des personnes arrivées au pouvoir sans argent, pauvres, sans avoir jamais travaillé au cours de leur vie, comment ils sont devenus des milliardaires du jour au lendemain.” Deux interpellations formulées par le Pr. Bathily ce samedi à Pikine. “Ils n’ont qu’à répondre à cette question. S’ils le font, on est tranquille. Ils n’ont qu’à nous dire comment ils ont procédé pour avoir des dizaines de voitures ! Je suis professeur d’université, je viens de prendre ma retraite après 41 ans de services, et je ne peux pas avoir quatre maisons. Eux qui n’ont jamais travaillé, en trois ans, ils en ont plus que moi.
Qu’ils nous disent où est-ce qu’ils ont pris ça !” Selon lui, chaque travailleur sénégalais doit leur poser cette question d’ordre moral d’abord. “Maintenant les procédures judiciaires, c’est des affaires de la justice qui suivent leur cours.”
En ce qui concerne la vie chère qui fait souffrir les Sénégalais, Abdoulaye Bathily demande la culture de la patience. “Quand Abdoulaye Wade est arrivé au pouvoir entre 2002 et 2003, la dette était pratiquement effacée. Malgré cela, et malgré l’amélioration de la fiscalité qui pesait sur les Sénégalais, la situation du pays ne s'est pas améliorée. Maintenant, avec l’argent qui entre dans les caisses de l'Etat, on va s’attaquer aux problèmes du pays. Avec de la patience, nous verrons bientôt des résultats”, a promis le ministre d'Etat.