L'État à la recherche de 24 milliards
Face à la presse mercredi, le ministre Abou Lô a maintenu le flou autour de la question des recettes devant compenser le gap de 24 milliards Cfa entraîné par la suppression de la surtaxe des appels entrants. Un épais brouillard enveloppe les réponses du ministre de la Communication, des Télécommunications et des TIC, Abou Lô, sur les recettes à trouver pour combler le gap de 24 milliards de francs Cfa, dans l’exécution du budget annuel de 2012, suite à la suppression des appels entrants. ‘’La surtaxe des appels entrants devait assurer à l’État une entrée de recettes d’un montant de 50 milliards de francs Cfa. Avec la suppression de cette mesure, l’État va devoir trouver d’autres ressources financières’’, a répondu le ministre. Les redevances attendues de cette surtaxe depuis l'entrée en vigueur du décret 2011-1271 du 24 août 2011, instituant le système de taxation des communications téléphoniques internationales entrant au Sénégal, s’élèvent à 26 milliards de francs Cfa. Dans ses explications, M. Lô a indiqué que le gouvernement compte compenser ce gap par ‘’la réduction du train de vie de l’État’’ le relèvement du ‘’volume du trafic, la réduction des dépenses budgétaires’’. À ce propos, le ministre dira avoir engagé des discussions avec les opérateurs de téléphonie. ‘’Ce n’est pas important de dire ici où l’État va trouver les niches pour combler ce vide, ni de parler du contenu des négociations’’, a dit le ministre pour qui le plus important est que ‘’l’État va tout faire pour combler ce gap. À ce stade des négociations, poursuit-il, il est inopportun de livrer les décisions prises’’.
‘’Pas d’amalgame sur le contrôle du trafic et l’aspect financier’’
Présents aux côtés du ministre de tutelle, le Directeur général de l’Autorité de régulation des Télécommunications et des postes (ARTP), Thierno Alassane Sall dira: ‘’Ce n’est pas aujourd’hui qu’on fait des prévisions de recettes et qu'on ne trouvera pas dans le budget’’. Sur ce, M. Sall a précisé que ‘’ces 26 milliards (récoltés) sont le cumul des années 2010-2011 et ne concernent pas le premier quadrimestre de 2012’’. Il sera rejoint par la représentante du ministère de l'économie, Gnagna Sow. ‘’La surtaxe sur les appels entrants a provoqué, selon ses dires, une baisse drastique du volume des appels vers le Sénégal et conséquemment une réduction des recettes de l’État et des trois opérateurs de téléphonie opérant au Sénégal’’. Par rapport à la question du contrôle du trafic, le ministre Abou Lô se veut clair : ‘’Il faut par principe séparer l’aspect contrôle et l’aspect financier’’, tandis que le Dg de l'ARTP, M. Sall invite ‘’à ne pas faire d’amalgame sur le contrôle du trafic et l’aspect financier’’. Car, ajoute-t-il, ‘’l’État sénégalais a le devoir de faire le contrôle et il y a des aptitudes à le faire avec des opérateurs sénégalais’’. Pour rappel, le décret 2011-1271 du 24 août 2011 instituant la surtaxe sur les appels entrants avait suscité beaucoup de polémiques. La Sonatel avait en son temps refusé de se soumettre à cette loi et était en bisbilles avec ''Global Voice'' qui avait gagné le marché de contrôle. Il s'en était suivi une plainte de ''Global Voice'' à l'Artp qui leur avait payé la somme de 14 milliards de nos francs.
MAMADOU L. SANÉ