Publié le 6 Jul 2022 - 09:53
ABUS DE CONFIANCE, ESCROQUERIE, FAUX ET USAGE DE FAUX

La fille d’un ancien commissaire appelée à la barre

 

En plus de perdre son emploi après 24 ans de service, A. S. Niang a été jugée hier au tribunal des flagrants délits de Dakar. Traduite en justice par son ancien patron, elle répondait des délits  d’abus de confiance, d’escroquerie portant sur 26 millions de francs CFA et de faux et usage de faux en écriture privée de commerce.

 

Nul n’est au-dessus de la loi. Même A. S. Niang, fille d’un ancien commissaire du commissariat de Rebeuss, n’a pas dérogé à cette règle. La dame, née en 1977, a été appelée hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, pour répondre des faits d’abus de confiance, d’escroquerie portant sur 26 millions de francs CFA et de faux et usage de faux en écriture privée de commerce. Elle est traduite en justice par son désormais ex-patron Sami Fawaz.

Il ressort des éléments de la procédure que la dame Niang était comptable pendant 24 ans de la société que gère M. Fawaz. Chaque fois que ce dernier doit faire des dépenses, Mme Niang fait un chèque avec un stylo effaçable et consigne la somme qui la convient. Heureusement, M. Fawaz gardait les souches. De fil en aiguille, elle a détourné l’argent. Son ex-patron finit par découvrir ses magouilles. Face à lui, elle reconnaît les faits avant d’être conduite au commissariat de Thionk. Devant les policiers, elle passe également aux aveux. C’est cette même attitude qu’elle a tenue hier à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. A. S. Niang a expliqué les raisons qui l’ont poussée à détourner toute cette somme.

À l’en croire, elle était sur tous les fronts au sein de l’entreprise. ‘’C’est moi qui gérais le personnel, le volet administratif et financier aussi. Ma faute a été d’avoir réglé certains problèmes avec l’argent de la société. Les employés qui avaient besoin de prise en charge, je leur venais en aide avec l’argent qui était destiné à l’Ipres. Car l’entreprise n’est pas encore immatriculée’’, a raconté la prévenue.

S’agissant des chefs de faux et usage de faux en écriture privée de commerce, elle explique : ‘’Je lui faisais signer des chèques destinés à l’administration fiscale. C’était des chèques au porteur avec un montant précis. Je mentais sur le montant déclaré.’’

N’étant pas seule face à cette situation, son vieux père qui était dans la salle et qui a assisté à ses aveux, a versé la somme de 10 millions à la partie civile tout en donnant l’engagement de solder toute la dette de sa fille.

Sensible à l’effort du vieil homme, l’avocat de la partie civile qui souhaitait réclamer 40 millions pour toute cause de préjudice confondue, s’en est limité à 30 millions de francs CFA. Tout en exhortant le tribunal, même s’il reconnaît que ce n’est pas son rôle, d’être bienveillant à l’endroit de la prévenue.

Demande à laquelle n’est pas sensible le parquet qui estime que même si la partie civile est favorable à un apaisement, la sanction pénale est nécessaire.

Selon le représentant du ministère public les faits sont constants et la prévenue mérite une peine d’emprisonnement de six mois dont un mois ferme.

La défense a, pour sa part, sollicité une application bienveillante de la loi. ‘’En sus de ce malheur qui s’est abattu sur la famille Niang, la maman de la prévenue a eu un accident vasculaire cérébral suite à l’arrestation de celle-ci. Son père, qui ne dort plus depuis que sa fille est écrouée, est sur le point de vendre sa maison qui vaut 200 millions de francs CFA’’, renseigne Me Ndiogou Ndiaye.

Finalement, le tribunal a reconnu la comparante coupable. Elle a écopé d’une peine de six mois assortis du sursis. Elle doit allouer la somme de 30 millions à la partie civile et la contrainte par corps a été fixée au maximum.

MAGUETTE NDAO

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