Jour de vérité pour le journaliste
On ne sait pas par quelle magie cela a pu se faire, mais l'affaire Cheikh Yérim Seck/Aïssata Tall continue encore à créer le buzz. Sur la Toile, les Internautes s'en donnent à cœur joie alors que le sujet égaie les discussions dans les cafés et restos de Dakar. Ce qui est sûr, c'est que le verdict, après le procès qui a eu lieu le mercredi 19 septembre 2012, est très attendu et surtout, il sera commenté, quel qu'en soit le contenu.
Les avocats de la partie civile annoncent déjà les couleurs en s'attaquant aux propos attribués au Président Macky Sall. Ce dernier, selon ce qu'en a rapporté la presse, a déclaré ceci : « C’est triste, aussi bien pour Cheikh Yérim et sa famille que pour la jeune fille et ses parents . Seul Dieu sait ce qui s’est passé entre ces quatre murs, ce jour-là.»
Une déclaration qui a affolé les avocats de la partie civile qui n'ont pas manqué d'exprimer des inquiétudes, dénonçant un commentaire qui n'avait pas lieu d'être.
Le procès, très suivi, a été l'occasion pour les deux parties d'échanger des ''politesses''. Les avocats de la partie civile ont plaidé le coup prémédité et exigé que la loi s'abatte sur le journaliste, un ancien du journal Jeune Afrique. L'âge de la victime, les circonstances étayées par les témoignages du personnel de l'hôtel dans lequel se sont déroulés les faits, les propres déclarations de Cheikh Yérim Seck ont été exploitées par le pool d'avocats de la ''victime''.
Mais le propriétaire du site dakaractu.com a plaidé, avec ses avocats le rapport sexuel consenti. La toute jeune bachelière Aïssata Tall s'est en effet déplacée jusqu'à la chambre d'hôtel où l'avait invité le journaliste, n'aurait pas opposé une résistance physique à même de faire reculer Cheikh Yérim Seck et n'aurait porté plainte que suite à une pression familiale, selon la version de la Défense. Mais le Parquet avait requis trois ans de prison, le délit de viol étant puni d'une peine d'emprisonnement de deux à 10 ans, selon le Code pénal.
Un fait, deux versions. Vers où penchera le juge du Tribunal des flagrants délits ? Va-t-il confirmer le viol ou disqualifier les faits ? L'un ou l'autre, la peine peut changer radicalement. Verdict dans quelques heures... Ce qui est sûr, c'est que l'enquête menée par la Section de recherches de la Gendarmerie nationale, constitue aussi une matière qui, au-delà de son intime conviction, va orienter le juge. Les gendarmes ont en effet fait un travail d'investigation qui a été versé dans le dossier.
Un verdict attendu qui va faire baisser le rideau sur une affaire qui a plutôt servi d'exutoire aux Sénégalais, Cheikh Yérim Seck étant, au-delà du journalisme qu'il exerce, une célébrité internationale. Alors que la victime est la fille du magistrat Boubou Diouf Tall.
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